Pages

jeudi 29 décembre 2011

Résumé de la fête des enfants de Haiti plus






ASCRHHP

34 rue claude violet 69008 Lyon

Tel: 0427113147 /0613915565

mail : haitiplus@gmail.com

www.haiti-plus.blogspot.com




Résumé de la fête des enfants de Haïti Plus



27 décembre 2011 : Présentation de la journée suivi des « chant ; danse ; théâtre et ..»

La remise des récompenses et la préparation des repas des enfants. La fête des enfants a été une réussite totale « propos de la presse qui était sur place »


Tous nos remerciements au comité et à Béas pour sa participation puis un grand remerciement à la presse locale.



Les enfants sont l 'avenir du pays tant que nous existerons nous mettrons tout en œuvre pour leur apporter notre soutien.


Vous aussi vous pouvez apporter votre pierre à la construction de cet avenir.

jeudi 22 décembre 2011


Haïti plus organise le 27 décembre 2011 une fête de fin d'année pour tous les enfants du club culturel à simon. C'est une fête qui englobera cette communauté et qui engagera tout le monde car les enfants ont besoin de se sentir entourer et protéger.


Activités et jeux éducatifs à l'affiche : un match de foot, concours de chant, danse et théâtre. Des récompenses pour les meilleurs dans leurs domaines, un diner et des cadeaux.


Tous nos remerciements aux parrains et marraines qui ont soutenu les enfants.


Remerciements à:

AEH( aide aux enfants d'Haïti)

Conseil régional

Les membres du comités qui travaillent sur Haïti (Cayes)


JOYEUX Noël ET BONNE ANNEE A TOUS

dimanche 13 novembre 2011

L'ONU se devrait de verser des compensations aux victimes du choléra en Haïti


Cinq mille personnes, victimes du choléra en Haïti, exigent des Nations unies des centaines de millions de dollars de compensations pour l'épidémie attribuée par certains scientifiques à des Casques bleus, ont indiqué leurs avocats mardi. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'épidémie a tué 6.600 personnes depuis qu'elle a éclaté il y a un an et le nombre de cas devrait atteindre la barre du demi-million d'ici la fin de l'année. En juin, une étude publiée par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies avait conclu que le choléra avait été introduit à Haïti par les Casques bleus népalais stationnés dans le pays. Les avocats des victimes demandent aux Nations unies 100.000 dollars de compensation pour chaque mort et 50.000 dollars pour chaque personne infectée. Le groupe d'avocats a précisé qu'il représentait 5.000 malades ou familles de personnes décédées et a menacé de déposer une plainte en bonne et due forme si l'ONU ne verse pas de compensations. "L'épidémie de choléra est directement imputable à la négligence, la négligence flagrante et l'indifférence délibérée des Nations unies pour la santé et la vie des citoyens haïtiens", a souligné le groupe d'avocats dans une pétition commune. Les avocats ont affirmé que les Nations unies avaient tenté d'étouffer les causes de l'épidémie jusqu'à ce qu'un groupe d'experts indépendants rende public un rapport en mai dernier. Dans ce rapport, ces experts incriminaient une souche venue d'Asie du sud tout en se gardant de pointer les Casques bleus népalais. La pétition a été envoyée au siège de l'ONU à New York et à la mission de l'ONU en Haïti la semaine dernière. Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky a confirmé mardi que la demande de compensations a été reçue vendredi. "Elle sera prise en considération par les organes concernés de l'ONU", a-t-il dit à la presse. L'ONU travaille "pour faire tout son possible pour que l'épidémie soit contrôlée, pour soigner et soutenir ceux qui sont affectés par le choléra et à terme éradiquer le choléra d'Haïti", a-t-il assuré.

mercredi 5 octobre 2011

Bonne lecture à tous,

UNE SEMAINE EN HAÏTI

L'hebdomadaire du Collectif Haïti de France

Une rédaction d?Alterpresse ? avec le soutien de la Fokal

N°1026 - 5 octobre 2011

LIRE LE BULLETIN PDF


LES TITRES

  • Automne 2011: une rentrée-test pour la nouvelle administration
  • Mobilisation caribéenne en faveur des exclus sociaux, dont les sinistrés du tremblement de terre
  • L?ONU alarmée par la situation humanitaire, 20 mois après le séisme de janvier 2010
  • Une bibliothèque numérique pour faciliter l?accès à la documentation à l?Université d?État

>> Automne 2011: une rentrée-test pour la nouvelle administration

L?automne 2011 devrait permettre de mesurer l?impact des actions de la nouvelle administration politique, inaugurée depuis mai 2011 avec une seule branche, le parlement ayant rejeté 2 choix de premier ministre en juin et août 2011.
Pour mettre en ?uvre une promesse de la campagne électorale, la nouvelle rentrée académique scolaire a été reportée de septembre à ce lundi 3 octobre 2011.
A partir d?un financement de l'État, 142 000 enfants âgés entre 6 et 12 ans, n'ayant jamais été à l?école, devraient entamer gratuitement leur scolarisation dans les départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grande Anse, du Centre, du Nord du Nord-Est et du Nord-Ouest.
La difficulté de retracer les enfants de plusieurs familles, vivant encore dans les camps 20 mois après le tremblement de terre de janvier 2010 et devant être relogées, n?a pas permis de retenir le département de l?Ouest, où se trouve la capitale Port-au-Prince, a expliqué au quotidien ?Le Nouvelliste? Georges Mérisier, chargé de mission au ministère de l?éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP).
Le poste de titulaire à l?éducation pourrait d'ailleurs être confié, dans le prochain gouvernement, à Georges Mérisier, qui joue le rôle de conseiller en éducation auprès de Martelly.
Le département de l?Artibonite ne figure pas, en 2011-2012, dans ce programme d?éducation gratuite car il a largement bénéficié du programme ?Éducation pour tous? du ministère de l?éducation nationale.
Les enfants vivant dans les sections communales dépourvues d?écoles vont suivre les cours dans des espaces temporaires, en attendant la construction de bâtiments au cours de l?année académique 2011-2012.
Le Fonds National d?Éducation , qui a rassemblé, depuis juin 2011, plus de 20 millions de $ américains à partir des appels téléphoniques internationaux entrants et sortants, ainsi que des transferts en provenance et en direction de l?étranger, n?a pas encore de structure légale.
Pendant que les frais scolaires sont annulés dans les établissements publics, des interrogations demeurent sur les mécanismes du projet présidentiel d?« école gratuite »: les espaces à aménager, le nombre d?enfants par salle de classe, le niveau des enseignants et surtout sur les faiblesses du système éducatif haïtien en général.
Associations et syndicats du secteur multiplient les manifestations pour réclamer notamment la garantie d'outils légaux pour soulager les parents du poids des frais scolaires ainsi qu?un meilleur traitement pour les professeurs.
Plus d?un million d?écoliers, dont plus de 700 000 dans les établissements publics, devraient recevoir un repas par jour pendant l?année académique, à partir d?un apport du Programme Alimentaire Mondial au programme national de cantine scolaire (PNCS).
Remise en état de l?armée démantelée en 1995, renforcement institutionnel de la Cour de cassation (la Cour Suprême en Haïti) avec la nomination d?un président et de plusieurs autres juges, mise en ?uvre du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, mécanismes pour le renouvellement d?un tiers du sénat et la tenue d?élections pour les conseils municipaux (140) et les conseils d?administration de sections communales (565) sont autant de dossiers à suivre dès cet automne 2011, en plus des problèmes de logement, de reconstruction et d?éducation.


>> Mobilisation caribéenne en faveur des exclus sociaux, dont les sinistrés du tremblement de terre

Des représentants de diverses organisations des Caraïbes, faisant partie notamment du regroupement international ?cri des exclus?, sont en Haïti depuis fin septembre 2011 afin de définir des stratégies communes avec des organisations s?urs en Haïti.
La délégation a participé le 3 octobre, journée mondiale de l?habitat, à un sit-in d?un collectif d?organisations haïtiennes réclamant des logements dignes et décents pour de nombreuses familles sinistrées du séisme du 12 janvier 2010, encore réfugiées sous les tentes 20 mois après.
Appelant au respect du droit au logement, le collectif des organisations pour la défense du droit au logement, - dont font partie le groupe d?appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), la plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (POHDH), la plateforme alternative de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) et la force de réflexion et d?action sur la question de logement (FRAKKA) - condamne les expulsions forcés opérées, aussi bien sur des terrains privés que publics.
De manière générale, les populations sont expulsées par la force pour faire place aux investissements étrangers, à la privatisation et la libéralisation du marché du logement, précise FRAKKA, évoquant un rapport d?Amnesty International.

>> L?ONU alarmée par la situation humanitaire, 20 mois après le séisme de janvier 2010

La secrétaire adjointe aux affaires humanitaires de l?Organisation des Nations-Unies, Valérie Amos, se dit « inquiète » de l?aggravation de la situation des personnes déplacées qui continuent de vivre dans les camps, suite au séisme de janvier 2010, et invite les bailleurs à faire preuve de plus de générosité pour aider à surmonter la crise humanitaire.
Les personnes déplacées sont aujourd?hui 600 000 à vivre encore dans les camps, souligne V. Amos qui intervenait le 29 septembre 2011 lors d?une conférence de presse au terme d?une visite d?évaluation de 2 jours en Haïti.
Dans les camps, les sinistrés font notamment face à des problèmes d?accès à l?eau potable et d?élimination des déchets. Plus particulièrement, les femmes se plaignent d?être victimes d?actes de violence.
Pour rappel, environ 300 000 personnes ont trouvé la mort dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et 1,5 million se sont retrouvées sans-abri. La situation s?est par ailleurs aggravée avec le déclenchement en octobre 2010 d?une épidémie de choléra qui a, à ce jour, tué plus de 6 300 personnes, tandis que l?insécurité alimentaire affecte 4 500 000 personnes.
Seulement la moitié des 382 millions de dollars, sollicités en 2011 auprès des bailleurs de fonds par l?ONU pour des besoins humanitaires ont été reçus. Valérie Amos, qui déclare s?engager à maintenir Haïti dans l?agenda « humanitaire (et) de développement » à l?échelle internationale, demande aux bailleurs de faire plus d?efforts en faveur d?Haïti, compte tenu notamment des mauvaises conditions de vie dans les camps de personnes déplacées.


>> Une bibliothèque numérique pour faciliter l?accès à la documentation à l?Université d?État

« Une grande première » : c?est l?expression utilisée par les représentants de l?université d?État d?Haïti et de Bibliothèques Sans Frontières, qui viennent d?inaugurer, à la Faculté des Sciences au centre de la capitale, la première bibliothèque numérique de l?Université d?État d'Haïti (UEH).
« Avec la bibliothèque numérique, il s?agit pour nous d?innover et d?améliorer le service, tout en donnant un signe clair que, malgré les problèmes de budget, l?UEH est déterminée à offrir un service de qualité dans tous ses compartiments », déclare Fritz Deshommes, vice-recteur à la recherche de l?UEH, lors d?une cérémonie officielle de lancement le vendredi 30 septembre 2011.
« La création de cette structure universitaire permet d?apporter une réponse rapide et concrète au manque d?infrastructures documentaires, suite à la catastrophe du 12 janvier 2010 », indique, pour sa part, Patrick Weil, président de Bibliothèques sans frontières (BSF).
Un système est envisagé en vue de permettre aux utilisateurs, professeurs et étudiants, d?avoir accès en ligne à la bibliothèque numérique « à partir de leurs propres facultés », fait savoir le recteur de l?UEH, l?ingénieur-agronome Jean Vernet Henry.
Établie dans un bâtiment de 100 m2 dans les locaux de la Faculté des Sciences et dotée de 60 postes informatiques équipés de connexion internet à grande vitesse, la bibliothèque numérique de l?université d?État d?Haïti devra permettre aux 15 000 étudiantes et étudiants, chercheurs et professeurs de l?université d?avoir accès à des millions de ressources électroniques en ligne (livres, périodiques, etc.)
Cette bibliothèque permettra aussi à ses usagers, éventuellement à l?avenir des étudiants d?autres universités privées de la capitale haïtienne, de faire des recherches en ligne et de développer l?accès aux nouvelles technologies de l?information et de la communication .
Le lancement de ce nouveau service s?inscrit dans le cadre d?un projet de plus grande envergure: la création d?une bibliothèque universitaire centrale.

lundi 19 septembre 2011

Haïti: nouveau cas de viol collectif de la MINUSTAH


Port-Salut, petite ville côtière au Sud de la république d’Haïti, est réputée pour ses plages attrayantes et son paysage rayonnant comme une carte postale. Depuis plus d’une semaine, elle ajoute un nouvel élément à sa réputation: au moins quatre parmi les militaires uruguayens de la mal nommée Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) qui y sont cantonnés ont violé collectivement Johnny Jean, un jeune garçon de 18 ans.

Si l’acte a été perpétré le jeudi 28 juillet 2011, c’est seulement vers la fin du mois d’août qu’il a commencé à occuper la une de l’actualité. En partie, grâce ou à cause de la vidéo du crime diffusée sur Internet. En effet, les militaires eux-mêmes ont filmé la scène. Ils s’en sont servis après comme film, faisant des projections pour se gargariser de leur prouesse. Qui pis est, en présence de jeunes adolescents de la zone, tous amis de la victime. Et c’est justement l’un d’eux qui a utilisé son téléphone portable pour capter quelques séquences de la vidéo qui a été diffusée par l’agence en ligne Haiti Press Network (HPN). La vidéo n’aura été visible que quelques heures sur le Web. On ne sait pas trop s’il s’agit d’une action diplomatique du gouvernement uruguayen ou de l’ONU elle-même – Youtube ayant argué de sa politique de non-promotion de la haine pour justifier le retrait de la vidéo, étant donné que pas mal de commentaires (plus de 4000) commençaient à fuser pour condamner la barbarie onusienne.

Il a fallu le déploiement des soldats de la MINUSTAH pour sortir Port-Salut de sa posture de havre de paix. En 1995, par exemple, la ville comptait à peine 40 policiers. Tandis que l’effectif de la police nationale n’a cessé d’augmenter, Port-Salut, elle, ne comptait que 7 policiers en 2004. Car, il était presque impossible d’enregistrer un incident plus grave que le vol d’un cabri ou de quelques lots de patates. Pourtant, paradoxalement, depuis cette même année de 2004, avec la nouvelle occupation du pays par la MINUSTAH, il a fallu y déployer un contingent militaire, pour la (dé)stabiliser. Etant donné que la nature a horreur du vide et que, comme on le sait bien, l’oisiveté est la mère de tous les vices, les militaires ont dû faire travailler ce dont ils disposent de méninge pour trouver un artifice capable de justifier leur présence. Petit à petit, ils ont introduit: prostitution de mineurs et de mineures, le «cambiar» — pratique d’échange de nourriture contre des services tels achat de produits hallucinogènes et/ou illicites comme le tabac, l’alcool, la marijuana… Tout cela ressort du rapport rendu public par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) [1], le lundi 4 septembre 2011.

Le viol du jeune Johnny doit être compris dans ce cadre-là. En effet, pour gagner leur survie quotidienne, pas mal d’adolescents et de jeunes fils et filles de paysans appauvris comme Johnny nouent des relations de proximité avec les soldats onusiens déployés dans différentes régions du pays. Le jeune Johnny s’était particulièrement lié d’amitié avec l’un des soldats du contingent uruguayen, un certain Pocho. Ce dernier apparemment n’a pas pris part à l’acte. Il aurait même été empêché de lui porter secours. Car, les bandits avaient fermé la porte de la chambre dans laquelle ils accomplissaient cet acte criminel pour empêcher que les cris du jeune garçon n’arrivent aux oreilles de son «ami» Pocho.

L’opulence dans laquelle vivent les soldats ounisiens installés en Haïti est, le moins que l’on puisse dire, offusquante. Dans les villes, ils s’installent dans les meilleurs hôtels, ils se pavanent sur les plages en semaine comme en week-end, encore plus à Port-Salut où celles-ci sont particulièrement belles. En contrepartie, ils achètent les plus jeunes, les prostituent et… les violent. Non seulement ces militaires bénéficient d’une impunité absolue qui ne leur inspire aucune retenue ni légale ni de mœurs – leur statut de soldats onusiens les plaçant au-dessus des tribunaux haïtiens –, mais également l’épaisseur de leur salaire représente plus qu’une insulte pour les pauvres policiers et autres fonctionnaires de l’Etat haïtien. A titre de comparaison: le soldat uruguayen reçoit en Uruguay un salaire équivalent à 400 dollars. Au sein de la MINUSTAH, il perçoit 6000 dollars par mois. Il est vrai que le gouvernement uruguayen en déduit une bonne partie, mais le soldat uruguayen de la MINUSTAH dispose quand même d’assez d’argent et d’autorité pour se croire tout permis en Haïti. En général, ils économisent assez pour qu’au retour dans leur pays, ils puissent s’acheter un bel appartement et… se la couler tranquille. On peut d’ailleurs se demander si la prompte plainte du gouvernement contre ses propres soldats déployés en Haïti ne vise pas d’abord à préserver au sein de la MINUSTAH la présence uruguayenne économiquement rentable pour l’Etat uruguayen. Ce dévouement du gouvernement uruguayen cherche également à faire passer le message que ce viol collectif perpétré contre Johnny Jean n’est qu’un incident inhabituel dont ne seraient coupables que les quatre soldats uruguayens et non un mode d’agir des forces d’occupation. Voilà pourquoi il est toujours utile de raviver la mémoire.

La MINUSTAH n’est pas à son premier viol collectif

Tout de suite, il faut signaler que la MINUSTAH n’est pas à son premier viol collectif. En effet, moins d’un an près son débarquement en Haïti, plus précisément le 18 février 2005, trois agents pakistanais de la mission ont violé une jeune fille du nom de Nadège Nicolas. Cependant, en dépit du fait qu’il s’est agi d’un acte criminel qui a, très certainement soulevé la colère de plus d’un, surtout des organisations féministes, il était, selon toute apparence, plus admissible que le viol collectif d’un homme. Jusqu’à présent, ce cas est d’ailleurs resté impuni et classé sans suite. Aujourd’hui, en violant collectivement un jeune garçon, la MINUSTAH s’est attaquée de plein fouet à la morale chrétienne, machiste, dominante et très forte en Haïti. Les chrétiens n’ont pas tardé à crier à l’abomination, les hommes de loi et autres directeurs d’opinions à la destruction de la dignité et de l’identité du jeune garçon. En d’autres termes, il aurait cessé d’être homme par le fait d’avoir été violé par quatre hommes armés – ce qui dans la culture machiste signifie qu’il a cessé d’exister.

D’ores et déjà, il faut souligner que ce jeune garçon est issu de la couche populaire de la paysannerie haïtienne. Son niveau d’études éclaire fort bien cette réalité. A 18 ans, Johnny ne fréquente que la cinquième année scolaire élémentaire. Il n’a pas pu se rendre à l’école pour l’année académique 2010-2011 par manque d’argent. Il est le quatrième fils de sa mère. Ses frères ou, pour parler correctement, ses demi-frères, ne sont pas du même père que lui. La différence des signatures attestée par le rapport du RNDDH permet de relever ce fait significatif.

Avoir plusieurs fils de pères différents est le résultat de deux phénomènes intrinsèquement liés que l’on rencontre au niveau des couches populaires haïtiennes: l’abandon paternel et son corollaire, la monogamie en série. La femme-mère d’un enfant abandonné par son géniteur se lie avec un autre homme pour survivre avec son enfant. De cette liaison naît un nouvel enfant, encore abandonné par son géniteur. Elle recommence avec un troisième homme dans le même souci: trouver de quoi survivre avec ses «enfants sans papa». Dans la foulée, elle aura ainsi plusieurs enfants de pères différents, de nom de famille différent, bien sûr, si ceux-là ont eu la «chance» d’être légalement reconnus par leur géniteur.

La MINUSTAH, dans toutes ses exactions, s’est systématiquement dirigée contre les appauvri·e·s. Ses viols, ses assassinats ou attentas sont dirigés contre les quartiers délabrés tels Cité-soleil [2], des jeunes femmes, des jeunes hommes sans défense. A ce propos, le RNDDH rapporte le cas bien connu de la pendaison d’un mineur de 16 ans, Gérald Jean-Gilles, dans une base militaire népalaise dans le Nord du pays, à Carenage, Cap-Haïtien (deuxième ville du pays). La MINUSTAH avait tout fait pour faire passer ce crime pour un suicide. Sauf que le suicide est une étrangeté pour l’entendement populaire haïtien. Tout comme Johnny Jean, Gérald Jean-Gilles faisait du «cambiar» avec les agents onusiens, c’est-à-dire il leur rendait des services en échange de nourriture. Ainsi, en vraie force d’occupation, la MINUSTAH utilise le viol comme arme de guerre. Elle humilie, exploite, rabaisse et soumet les plus paisibles, ceux qui n’entrent en contact avec elle que pour assurer leur survie, ou tout simplement parce qu’ils sont pauvres; celles et ceux-là dont le teint est très foncé parce que leur peau a brûlé sous le soleil de plomb d’Haïti; celles et ceux-là qui ont eu le malheur d’habiter à Cité Soleil et autres «zones-de-non-droits».

En s’attaquant presque exclusivement aux plus appauvris·e·s, la MINUSTAH, comme troupe d’occupation, introduit une différence de taille par rapport à ses aînés dans la pratique des invasions militaires sur le sol haïtien. En effet, sous l’occupation étasunienne officielle d’Haïti (1915-1934), innovant sur le sol haïtien, l’arsenal raciste étatsunien s’était déchainé tant contre les mulâtres que contre les Noirs-Noires riches et appauvris-es. Ceci a contraint ceux et celles-là qui, dans un premier temps appuyaient l’invasion, à intégrer la lutte anti-occupation. Bien que sous sa forme la plus «pacifique», la propagande écrite. Il va sans dire que cette contribution a renforcé la lutte et a donné un autre souffle au mouvement des Cacos, auparavant traités de vagabonds tant par les envahisseurs que par la classe dominante majoritairement mulâtre. Donc la MINUSTAH, plus vigilante, pourrait-on dire, s’attaque presque exclusivement aux plus méprisé·e·s, aux plus humbles, aux plus appauvri·e·s. Ainsi, elle s’assure d’une légitimité somme toute malsaine auprès de la grandonarco-bourgeoisie [3] haïtienne et de la petite bourgeoisie, parmi laquelle elle recrute l’essentiel de son personnel civil local. Ainsi, peut-elle se pavaner, violer, pendre, contaminer et mentir à tout bout de champs, tranquillement vu que ses intérêts font corps avec ceux des «citoyens respectables».

Parlant de mensonge, le viol collectif de ce jeune homme n’est pas le dernier acte de la MINUSTAH dénoncé par la population de Port-salut. En effet, au cours de ce même mois d’août, une organisation locale avait dénoncé dans une note de presse des «mauvais agissements» du contingent uruguayen. En réponse, la MINUSTAH avait réalisé sa propre enquête sur elle-même. Cette enquête s’est, évidemment, soldée par la négation totale et catégorique des faits, pour conclure qu’il ne s’agissait que d’«allégations de mauvaise conduite dénuées de tout fondement». Parmi les actes reprochés aux soldats: «La prostitution de mineurs, voyeurisme, pollution de l’environnement, consommation de marijuana en présence de mineurs, comportement humiliant, méprisant, insultant, irrespectueux et malhonnête envers les citoyens de Port-salut» [4]. L’intéressant dans tout cela c’est que quelques jours avant la publication de la vidéo du viol collectif du jeune garçon de 18 ans sur Internet, la force onusienne se gargarisait de sa prétendue enquête, et était à deux doigts d’accuser l’organisation CREDOP de diffamation. Or, le viol et sa publication sur Internet indiquent que non seulement les militaires ont violé, humilié le jeune homme mais qu’ils y ont pris un très sale plaisir. L’ahurissant dans tout cela, c’est que dans sa demande d’excuses suite à la diffusion de la vidéo et de ses suites, le Chilien Mariano Fernandes, chef de la MINUSTAH, ne s’est pas excusé pour le rapport d’enquête mensonger divulgué sur Port-Salut, il y a de cela moins d’un mois.

Si la MINUSTAH occupe une nouvelle fois la Une de l’actualité en Haïti, à un moment où les esprits seraient plus enclins à se préoccuper de la formation du nouveau gouvernement ou de la réouverture des classes, ce n’est même pas parce qu’une nouvelle étude vient de démontrer son implication dans la transmission criminelle de l’épidémie de choléra [5] – épidémie, qui, à cette date, aurait déjà tué plus de 5000 Haïtiens et Haïtiennes. Ce n’est non plus pas à cause d’une nouvelle accusation de déversement de matières fécales dans les rivières du pays [6], comme elle s’est donné l’habitude de le faire depuis octobre 2010.

Ceux et celles dont la bonne foi jusqu’ici n’avait jamais été ébranlée doivent finalement saisir que la MINUSTAH n’est pas une mission très angélique. Au contraire! On pourrait même dire qu’elle est particulièrement «maléfique»! Ses méfaits sont aussi grotesques et scandaleux que leur impunité et admission plus ou moins masquée par l’internationale communautaire [7]. La MINUSTAH est machiste et raciste. Elle est ouvertement en guerre contre les couches populaires. Sa participation active dans la répression contre les manifestations dans tout le pays surtout de celles ayant eu lieu dans le cadre de la lutte pour le réajustement salarial constitue un vibrant témoignage. A ce propos, Le même rapport du RNDDH indique: «Le 12 mai 2011, Géna WIDERSON élève en septième (7ème) année fondamentale au Collège Centre de Formation Classique de Verrettes, département de l’Artibonite, âgée de quatorze (14) ans, est atteint de deux (2) projectiles tirés par des agents de la MINUSTAH. Cet incident s’est produit au moment où des élèves du Lycée Jacques Stephen Alexis organisaient une manifestation contre la révocation d’un (1) enseignant.» En fait, la répression contre toute velléité populaire et de classe est systématique de la part de la mission onusienne. Museler, humilier, violer, prostituer: voilà le crédo de la MINUSTAH.

Voici un extrait de quelques cas de viols, de vols, de bastonnades, d’assassinats et d’arrestations illégales et arbitraires perpétrés par la MINUSTAH relatés dans le rapport du RNDDH :1. Le 18 février 2005, trois (3) agents Pakistanais du contingent de la MINUSTAH basés aux Gonaïves ont violé Nadeige NICOLAS;2. Le 20 mars 2005, Robenson LARAQUE, Journaliste de Radio Télé Contact a été mortellement atteint par des projectiles tirés par des agents de la MINUSTAH qui délogeaient les anciens militaires du Commissariat de Police de Petit-Goave;3. Le 26 novembre 2005, au Carrefour Trois Mains, sur la Route de l’Aéroport, Marie Rose PRÉCÉUS a été contrainte de faire une fellation pour un soldat Jordanien avant d’être violée par sodomisation par ce dernier;4. Le 20 décembre 2006, Stephane DUROGÈNE, étudiant en troisième année au Centre de Formation Classique et Économique (CFCE) a été atteint de projectiles à l’œil gauche tirés par des agents de la MINUSTAH alors qu’il passait près du Commissariat de Delmas 62;

5. Le 3 novembre 2007, cent onze (111) agents Sri-lankais sont impliqués dans un cas d’abus et d’exploitation sexuels dont sont victimes des mineurs;

6. Le 29 mai 2008, le policier Lucknis JACQUES, affecté au Commissariat de Cité Soleil a été molesté par des agents de la MINUSTAH;

7. Le 6 août 2008, les agents de la MINUSTAH ont brutalisé deux (2) policiers Donson BIEN-AIMÉ A2 et Ronald DENIS A3, tous deux (2) affectés au Commissariat de Cité-Soleil. Ces faits ont été perpétrés contre les victimes en dépit du fait qu’ils se soient clairement identifiés;

8. Le 18 août 2010, un mineur orphelin, âgé de seize (16) ans répondant au nom de Gérald JEAN GILLES a été retrouvé pendu à un amandier qui se trouve sur la base des soldats népalais de la MINUSTAH, située à Carénage, au Cap-Haïtien. Ce mineur fréquentait la base et rendait de menus services aux agents qui y sont affectés;

9. A la mi-octobre 2010, les agents Népalais de la MINUSTAH affectés à Mirebalais sont impliqués dans l’apparition et la propagation du choléra en Haïti par le déversement de déchets humains dans les rivières Boukan Kanni et Jenba entraînant des pertes humaines considérables;

10. Le 12 mai 2011, Géna WIDERSON élève en septième (7ème) année fondamentale au Collège Centre de Formation Classique de Verrettes, département de l’Artibonite, âgée de quatorze (14) ans, est atteint de deux (2) projectiles tirés par des agents de la MINUSTAH. Cet incident s’est produit au moment où des élèves du Lycée Jacques Stephen Alexis organisaient une manifestation contre la révocation d’un (1) enseignant.

Ces faits ne sont pas exhaustifs. Cependant, dans tous les cas susmentionnés, le RNDDH met en cause la responsabilité de la MINUSTAH et par voie de conséquence, celle de l’ONU car, il est inconcevable que des agents engagés dans une force onusienne, fonctionnent en dehors de toute règle de redevabilité et s’adonnent à des activités répréhensibles de toute sorte sous le couvert de leur immunité conférée par l’ONU.


[1] Suite au tollé causé par cette affaire, le Rnddh s’est rendu à Port-salut pour y mener une enquête. Son rapport est publié par plusieurs médias haitiens La version citée dans cet article est publiée sur internet par haiticonnexion.

[2] La plus grande bidonville haitienne, où, au cours de l’été 2005, la MINUSTAH est entrée et a tué plusieurs dizaines de personne parmi lesquelles femmes enceinte et enfant.

[3] La grandonarcho-bourgoiesie fait référence aux pratiques économico-politiques des bourgeois-grandons haïtiens. Ce concept de grandons-bourgeois ou bourgeois-grandons (grandonboujwa en créole haïtien) a été forgé par Jn Anil Louis-Juste pour qualifier la spécificité du capitalisme haïtien. En Haïti, il est un excercice ardu d’identifier un seul bourgeois qui ne soit en même temps propriétaire terrien (grandon en créole). Toutefois, ces terres ne sont pas insérées dans la production capitaliste, mais travaillées par des paysans ou travailleurs ruraux qui doivent en retour payer le grandon en rente. Quant aux bourgeois, ils se retrouvent principalement dans les activités commerciales d’import-export, particulièrement. Ce qui fait qu’ils ne sont ni grandons seulement ni bourgeois seulement. D’où qu’ils sont des grandons-bourgeois. Nous parlons de grandonarcho-bourgeoisie afin d’attirer l’attention sur le fait que la classe des bourgeois-grandons haïtiens fonctionne fondamentalement comme une famille où très peu de personnes contrôle l’essentiel de l’économie et de la richesse nationales.
[4] www.hpnhaiti.com, 11/08/2011: Haïti: Port-salut dénonce des exactions d’agents uruguayens de la MINUSTAH.

[5] Lire à cet effet, sur www.hpnhaiti.com, Haïti-Choléra: une étude confirme l’origine népalaise, publiée le 24/08/2011.

[6] Lire: Haïti : déversement de matières fécales, la MINUSTAH récidive, publiée sur www.hpnhaiti.com le mercredi 10 aout 2011.

[7] Nous empruntons ce concept du très regretté Jn Anil Louis Juste, assassiné par balles le 12 janvier 2010 quelques trois heures avant le tremblement de terre. L’utilisation de son concept pour désigner la dite communauté internationale, mise en branle pour détruire l’idéal communiste symbolisée par l’Internationale Communiste, déjà au Congrès de Bretton Woods, tire toute sa pertinence dans le souvenir de la lutte du professeur et militant Louis-Juste pour l’émancipation d’Haïti tant des troupes de l’ONU que des relations capitalistes dépendantes et néocoloniales. Il n’est pas superflu de rappeler ici, qu’en 2009, il faisait l’objet de recherche active par les forces d’occupation pour s’être allié à la lutte pour l’ajustement du salaire de misère de l’ouvrier/l’ouvrière haïtien/haïtienne à 200 gourdes, soit 5 dollars par jour.

lundi 12 septembre 2011

NOUS RECHERCHONS DES PARRAINS ET MARRAINES POUR 350 ENFANTS DE S CAYES

Après le séisme du 12 Janvier 2010, Haïti fait parti des pays visés par le plan d'urgence en matière d'encadrement dans les domaines suivants: Éducatifs, Sanitaire, développement, Socio économique, culturelle, environnemental et technologique vers une structure de développement durable. Les associations « Haïti Plus » s'engage à apporter leur soutien aux familles démunies et aux enfants, surtout ceux qui ont perdu leurs parents et qui se sont réfugiés aux Cayes dans le Sud d’Haïti chez une tante ou oncle. D'autres chez des inconnus, nous avons constaté la misère des ses enfants doncnotre objectif est de trouver des parrains et marraines pour les scolariser, les nourrir et leur mettre un toit sur leur tête. Le travail est énorme, les familles ont besoin de notre aide afin que leurs enfants et ceux qui sont livrés à eux mêmes puissent être scolarisés, nourris et logés. C'est le besoin de trouver des subventions, des donateurs et autres qui nous préoccupe et nous motive. Vos subventions apporteront un soulagement pour ces familles et surtout les enfants qui sont orphelins.

Barbara « Haïti Plus »

Pour aider un enfant à aller à l’école gratuitement avec cantine afin qu’il ait 2 repas, l’aider à acheter son uniforme et son matériel scolaire, il a besoin de 20 euros par mois. Si vous souhaitez nous rejoindre en parrainant un enfant des cayes (Haïti ), vous pouvez nous adresser un chèque de 20 euros par mois soit 60 euros par trimestre ou bien 240 euros par an. Chaque 3 mois nous vous donnerons des nouvelles de votre filleul(e) , chaque trimestre son bulletin scolaire. A la fin de l’année nous vous adresserons un reçu fiscal des sommes que vous avez versé et qui sont déductibles de vos impôts.

Un parrainage coûte 20 euros par mois et déductible de vos impôts (75 %) ce qui ne vous coûte réellement que 5 euros, toutes sommes versées pour le soutien d’un enfant est déductible d’impôts ou peut vous apporter des déductions fiscales.

Vous souhaitez nous aider en parrainant un enfant, nous vous enverrons un bulletin de parrainage ".Il suffit de le retourner rempli, accompagné d'un chèque bancaire à l'ordre de "Haïti plus" au 16 av des frères lumières 69008 Lyon

mardi 23 août 2011

Ouragan: glissement de terrain à Haïti

De fortes pluies accompagnées de forts vents étaient signalées dans les régions du nord d'Haïti où les premiers effets de l'ouragan Irene ont entraîné l'évacuation de 500 personnes. "La mer est très agitée dans le nord forçant des habitants de la ville de Saint-Louis à abandonner leurs maisons", a indiqué à l'AFP Alta Jean-Baptiste, directrice de la Protection civile d'Haïti. "De nombreuses rivières sont en crue, des routes sont coupées et des glissements de terrain ont été rapportés à la Protection civile, mais nous n'avons pas enregistré de mort", a-t-elle ajouté.

Les autorités ont maintenu l'alerte rouge sur l'ensemble du pays interdisant le cabotage et les vols intérieurs dans le nord alors que des premières inondations ont été enregistrées dans des villes côtières des départements de cette région. "Le nord est toujours exposé aux forts vents et à d'importantes chutes de pluies", a indiqué Ronald Semelfort du centre national de météorologie appelant les Haïtiens à la prudence même si l'ouragan, qui se trouve au-dessus de la République Dominicaine, n'atteignait pas encore directement Haïti.

jeudi 11 août 2011

Haïti-reconstruction:les images du nouveau Port-au-Prince




Le maire de Port-au-Prince Jean Yves Jason a dévoilé mercredi le projet de reconstruction de la capitale et des ses environs, selon un plan réalisé par une firme haïtienne prévoyant de rebâtir le centre-ville en 5 ans avec un budget de 3,3 milliards de dollars.

Les plans de l'architecture de la nouvelle capitale propose la rue du champs comme le nouveau quartier des ministères. Un quartier financier ainsi qu'un village des artisans sont également prévus dans la nouvelle vision de la capitale.

Le projet qui bénéficie du soutien du président de la République a été préparé par le Centre haïtien de recherche en aménagement et en développement présidé par l'ingénieur Jean Lucien Ligondé.


dimanche 7 août 2011

Le point sur la situation en Haïti ce vendredi, premier bilan

L’ex-tempête tropicale Emily a épargné Port-au-Prince mais plusieurs régions du pays ont été durement touchées et subit de nombreux dommages…
L’Agence Américaine Océanique et Atmosphérique (NOAA) indique que les restes de l’ex tempête tropicale Emily qui est devenu un centre de basse pression (dépression tropicale) produisent des pluies désorganisées et des orages du Nord-Est de la Jamaïque jusqu’à l’Est de Cuba, sur Haïti, la République Dominicaine, dans le Sud-est des Bahamas et dans l’Atlantique sur quelques centaines de kilomètres.
La NOAA estime qu’il n’y a aucun signe d’une circulation fermées à cette heure qui pourrait être favorable à un re-développement en tempête aujourd’hui. Cependant, l’Agence précise que les conditions devraient devenir plus favorables pour un re-développement samedi. La probabilité pour ce système climatique redevienne à nouveau une tempête tropical dans les 48 prochaines heures est de 60%. Ce système climatique se déplace actuellement sur une trajectoire Nord-Ouest à près de 15 mi/h.
Ronald Sémelfort, Directeur du Centre National de Météorologie d’Haïti (CNM) a indiqué qu’en dépit de cette amélioration des conditions climatiques, des dégâts sont encore possibles en Haïti considérant les risques d’inondations subites et de glissements de terrain dangereux, pour ces raisons les autorités haïtiennes maintiennent le niveau d’alerte rouge.
Gary Shaye, Directeur de l’ONG « Save the Children » en Haïti, a souligné que enfants sont particulièrement vulnérables aux glissements de terrain et a exhorté les parents à ne pas quitter leurs enfants des yeux et à trouver des endroits sûrs pendant toute la durée de vigilance rouge.
Au Champ de Mars, de nombreux réfugiés ont déclaré avoir perdu leurs tentes lors des rafales de vents et demande une intervention rapide des autorités pour leur venir en aide.
Paul Antoine Bien-Aimé, le Ministre haïtien de l’Intérieur et des Collectivités territoriales a déclaré que « Les équipes de la protection civile qui sont dans tous le pays travaillent avec les autorités pour continuer à aider les personnes qui sont dans les zones inondées. »
Max Obed Désir, le Porte-parole du gouvernement a indiqué que la vallée de l’Artibonite, dans le centre d’Haïti, et touchée par les inondations. Selon lui, plusieurs dizaines d’habitations sont menacées par la montée des eaux du fleuve, mais la plupart des résidents refusent de quitter leur domicile parce qu’ils veulent protéger leurs biens.
Le Député Gracia Delva a fait savoir que deux sections de la commune de Marchand Dessalines ont été inondées.
Marie Alta Jean-Baptiste, Responsable de la Protection Civile à informé que des opérations d’évacuations de population ont eu lieu dans les zones à risques à Tabarre et Thomazeau, autour de la capitale, à Léogâne et dans le département des Nippes. Elle appelle la population à rester vigilante et l’invite à appliquer les conseils des autorités afin de limiter les dégâts en cas d’éventuelles inondations.
Le Député Joseph Joël Louis, rapporte que dans le Plateau Central les importantes chutes de pluie qui se sont abattues, ont provoqué un glissement de terrain… du bétail a été emporté et des plantations détruites.
Jacques Gabriel, le Ministre des travaux publics, transports et communications informe que toutes ressources humaines et matérielles du ministère sont a la disposition de la Direction de la Protection Civile et des différents bureaux départementaux afin de secourir la population.
Jackson Hilaire, le représentant de la direction générale de la police souligne que la Police Nationale d’Haïti (PNH) est plus que jamais mobilisée auprès de la population des zones a risques.
Paul Antoine Bien-Aimé, a indiqué que tous les vols intérieurs et les bateaux devraient pouvoir reprendre [en principe] leurs activités à partir de ce vendredi.
Aucune perte en vie humaine n’a été signalé jusqu’à présent, et le bilan des dégâts matériels reste à établir dans les prochains jours.
Ce vendredi, dans certaines régions d’Haïti, de fortes précipitations continuent à tomber.

22 millions de touristes visitent la Caraïbe, 300,000 en Haïti…

Dans le cadre de la tournée du Chef de l’État sur le thème du tourisme, le Président Martelly a rencontré cette semaine à Pétion-Ville, les opérateurs des 6 hôtels de la Côte des Arcadins qui proposent 452 chambres sur 15 kilomètres de plage.
Les infrastructures de la Côte des Arcadins accueillent chaque semaine, environ un millier de personnes, soit 30% de la capacité hôtelière disponible. Sur 22 millions de touristes qui visitent chaque année la Caraïbe, seulement 300,000 viennent en Haïti a déploré Samy Zuraik de Kaliko Beach.
« Il faut prendre des initiatives vis-à-vis des pays amis d’Haïti en les invitant à de telles réunions. Il faut leur demander s’il est vrai que le pays reste sur la liste rouge en dépit des efforts qui sont fait » a déclaré le Président Martelly.
Intervenant lors de la rencontre, Béatrice Nadal Mevs, du Club Indigo, a expliqué qu’il y avait beaucoup d’avantages sur la Côte des Arcadins mais aussi de lourds inconvénients, évoquant une facture de 175,000 dollars mensuelle (pour les 6 hôtels) rien que pour la production de l’énergie électrique, soulignant également : le mauvais état des infrastructures routières, le coûts exorbitant des démarches douanières, les problèmes d’assainissements des côtes. Elle a insisté sur l’importance de rendre agréable et rapide l’accès des touristes à la Côte des Arcadins, en lieu et place, du parcours du combattant que ces touristes doivent effectuer aujourd’hui…
Les opérateurs de la Côte ont soumis à l’attention du Chef de l’État, 10 priorités, entre autres : la remise en état des installations d’accueil et d’accès de l’aéroport, la réhabilitation des routes 9 et de la Nationale # 1, la sécurité des voies d’accès, la protection de la biodiversité marine, la mise en oeuvre du schéma d’aménagement touristique de la Côte des Arcadins et des incitations fiscales et de facilitation des démarches administratives et douanières…

Le Président Martelly a promis d’être aux côtés du secteur touristique, voyant dans ce secteur, un marché pouvant absorber une grande partie de la production agricole [actuellement les 6 hôtels achètent annuellement 300,000 dollars américains de produits agricole sur la marché local].
Le Président Martelly a demandé aux investisseurs de ne pas se limiter à une seule zone rappelant qu’« aucun secteur ne peut sortir seul du gouffre. Si on doit faire quelque chose pour la Côte des Arcadins, ce travail doit aller au-delà de cette Côte. »

jeudi 4 août 2011

Haiti+: Les Haïtiens redoutent le passage de l'ouragan Emi...

Haiti+: Les Haïtiens redoutent le passage de l'ouragan Emi...: "La tempête Emily menace Haïti, qui n'en a vraiment pas besoin. Dans un pays où 600 000 personnes vivent toujours dans des camps de fortune, ..."

Les Haïtiens redoutent le passage de l'ouragan Emily

La tempête Emily menace Haïti, qui n'en a vraiment pas besoin. Dans un pays où 600 000 personnes vivent toujours dans des camps de fortune, où l'instabilité politique paralyse les institutions, la population craint une nouvelle catastrophe.
Haïti n’a pas fini de panser ses plaies. A peine sortie du tremblement de terre qui l’avait dévasté en janvier 2010 - provoquant la mort d'au moins 225 000 personnes -, la grande île des Antilles s'apprête aujourd’hui à affronter le passage du cyclone Emily qui devrait balayer, ce jeudi, son aile orientale.Même si Emily a perdu de son intensité pendant la nuit à l'approche d'Haïti, cette tempête pourrait entraîner des inondations et des coulées de boue dangereuses. De quoi fragiliser un peu plus encore un "pays déjà au bord du précipice", selon Olivier Bernard, président de Médecins du Monde.
Des conséquences dramatiques pour les sinistrés du séisme

Près de 600 000 rescapés du tremblement de terre de janvier 2010 vivent toujours dans des camps de fortune répartis sur tout le territoire. La situation humanitaire n’a guère évolué dans ce pays où l’accès à la nourriture et à l’eau potable reste une gageure quotidienne. "Nous sommes là depuis le 12 janvier 2010. Nous n’avons rien pour aider le peuple haïtien à s'en sortir", s’inquiète Baltazar Jacques, président du camp de fortune Canapé vert, basé à l’est de Port-au-Prince. "450 familles vivent dans ce camp et nous n’avons réglé aucun problème depuis le séisme. Rien n’a changé, constate-t-il En plus, nos tentes ne sont pas en bon état. Aujourd’hui, l’ouragan est proche et nous ne savons vraiment pas quoi faire."

Quelques sacs de sables ont été disposés ça et là, autour des habitations de fortune pour se protéger contre d'éventuelles coulées de boues ou des glissements de terrain. Des mesures de protections obsolètes et dérisoires, face aux fortes précipitations attendues, ennemies des bâches et autres tentes en plastique qui sont légion sur Haïti. "Préparer un pays déjà meurtri et sans infrastructures solides à un nouveau désastre, c’est très compliqué. Notre priorité, dans l’immédiat, c’est d'aider la population à renforcer les tentes", explique Olivier Bernard.

Dans la capitale haïtienne comme dans de nombreuses provinces rurales, les personnels des ONG humanitaires sont donc sur le qui-vive. "Nous avons de quoi subvenir aux besoins des 600 000 réfugiés des différents camps après la tempête", estime de son côté Stéphanie Tremblay, qui travaille pour le Programme alimentation mondial des Nations unies. "Mais nous ne pourrons fournir cette aide que pendant 25 jours", ajoute-t-elle.
Dans la capitale haïtienne comme dans de nombreuses provinces rurales, les personnels des ONG humanitaires sont donc sur le qui-vive. "Nous avons de quoi subvenir aux besoins des 600 000 réfugiés des différents camps après la tempête", estime de son côté Stéphanie Tremblay, qui travaille pour le Programme alimentation mondial des Nations unies. "Mais nous ne pourrons fournir cette aide que pendant 25 jours", ajoute-t-elle.
La crainte d’une résurgence du choléra

Autre source d'inquiétude : la possibilité de voir une résurgence de l’épidémie de choléra s'abattre sur Haïti, l’eau étant un des principaux vecteurs de la maladie. "Nous sommes en vigilance maximale à ce sujet", précise Olivier Bernard, de Médecins du Monde. Depuis son apparition en octobre dernier, le choléra a provoqué la mort de 5 820 personnes et affecté plus de 363 000 malades, selon les chiffres officiels. L’épidémie a connu son pic maximal à l’automne 2010 avant de baisser, en janvier dernier. Mais elle n’a jamais été éradiquée de l'île.

"Nous craignons une nouvelle recrudescence des cas de choléras. L’épidémie s’était aggravée en novembre 2010, soit quelques semaines après les inondations [provoquées par le passage relativement clément de l’ouragan Tomas, ndlr]. Dans un pays où le système de santé est plus que fragile, où le traitement des eaux usées n’est pas à l’ordre du jour et où les institutions politiques sont instables, "il y a toutes les raisons de s’inquiéter, déclare le président de Médecins du Monde. Nous avons renforcer nos équipes dans nos centres médicaux à Port-au-Prince, à Petit Goâve et à Grand'Anse".

Les autorités, de leur côté, veulent faire bonne figure et affirment se tenir prêtes à évacuer les dizaines de milliers d'Haïtiens particulièrement exposés et à venir en aide, le cas échéant, à environ 300 000 personnes. Plus de 1 200 abris ont été montés pour accueillir les déplacés - de préférence "dans les lieux qui n'ont pas été touchés par le tremblement de terre", a précisé la Protection civile haïtienne.

Un dispositif d'urgence louable mais insuffisant. "Les capacités d’accueil sont limitées, il n’y a que 50 000 places prévues", explique Amélie Baron, correspondante de RFI sur place. Les autorités haïtiennes pourraient rapidement se retrouver débordées. Des centaines de maisons ainsi qu'un centre de traitement du choléra ont déjà été détruits par els pluies diluviennes ce jeudi dans la région de l'Artibonite alors que l'ouragan n'a même pas encore frappé l'île de plein fouet.

Instabilité politique

Plus de trois mois après l’élection de Michel Martelly à la présidence, et en l'absence de gouvernement, l'arrivée de cet ouragan semble d'autant plus menaçante. Pour la deuxième fois depuis le mois de mai, le Parlement a refusé de ratifier la nomination du Premier ministre désigné par le président. "Tout cela contribue à aggraver la situation humanitaire. Aucun travaux de grande envergure n’ont été menés dans le pays. On attend un nouveau gouvernement pour faire renaître l’espoir", confiait ce mercredi Carel Pedre, animateur de Radio 1, à Haïti, au micro de France 2.

Un espoir qui dépend également de l’engagement de la communauté internationale. "L’aide financière des États riches n’est pas au rendez-vous. Sans argent, sans gouvernement stable, la situation sera de plus en plus critique", s’alarme le président de Médecins du Monde. À peine 20 % des 2,12 milliards de dollars promis pour le relèvement d'Haïti en 2010 a été versé, se plaignait déjà en janvier l'ancien Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive. "L’argent de la reconstruction, où est-il ? En tout cas, pas dans notre poche, ça c’est sûr", avait-il déclaré.

Du côté de la population, la patience a laissé place à la colère : "A cause de tout ça, il n’y a eu aucune préparation à l’arrivée d’Emily", explique un réfugié d’un camp de Port-Prince à un journaliste de Reuters. "Nous sommes obligés de prendre soin de nous-mêmes sans l’aide de personne, c’est vraiment un scandale."


jeudi 21 juillet 2011

Azor, un patrimoine national parti pour l'au-delà

En quelques secondes, la nouvelle a fait le tour du monde : Lenord Fortuné, 46 ans, plus connu sous le nom de Azor, est mort samedi soir (16 juillet), aux environs de 9 : 30, dans un hôpital de Port-au-Prince.

Pris d’un malaise dans la commune de Saut-d’Eau à Mirebalais, Azor est vite transporté à Port-au-Prince pour être soigné. Il a rendu l’âme peu après.

Tambourineur, chanteur et leader du groupe « Racine Mapou de Azor », il souffrait de diabète, d’insuffisance rénale et d’autres complications.

L’état de santé d’Azor inspirait depuis quelque temps des inquiétudes dans son entourage, avons-nous appris. Il devait faire une dialyse, mais a préféré se rendre à Saut-d’eau, pour la fête de Mont-Carmel.

Très jeune, il a fait ses débuts dans le vodou dans le quartier de Saint-Martin à « Kanal Ofelen », où il a joué du tambour dans les péristyles de la zone.

On le retrouve par la suite dans la troupe Bacoulou d’Odette Weiner avec laquelle il a effectué plusieurs voyages à l’étranger, particulièrement en Europe, pour représenter Haïti. Ensuite il a collaboré avec plusieurs groupes compas, tels que SS One, Shoupalou Combo et Scorpio. Il a participé à plusieurs enregistrements avant de faire partie du groupe « Racine Kanga de Wawa ». Il a joué aux côtés de grands musiciens tels que Eddy Prophète, Boulot Valcourt, James Germain et les frères Widmaier.

Séparé de Jacques Maurice Fortéré de « Racine Kanga » au cours des années 90, Azor a décidé de fonder son propre groupe musical : « Racine Mapou de Azor », qui a connu bien vite un grand succès, surtout dans les défilés carnavalesques où il draina des foules.

Le groupe a réussi le pari de conserver l'authenticité de la musique traditionnelle, tout en recourant aux moyens modernes de diffusion, qui permettent de l’inscrire sur la scène musicale professionnelle d’Haïti, et de rivaliser avec les musiques qui occupent d’ordinaire l’actualité.

En quelques années, Racine Mapou a enregistré plus de six albums, effectué plusieurs voyages à l’étranger, dont neuf au Japon, et a réalisé un film documentaire (Haïti, cœur battant de Carl Lafontant).

Paix à son âme !

jeudi 14 juillet 2011

Pour la cessation immédiate de toute reconduite à la frontière vers Haïti

Nos associations constatent que a France, après avoir mis des obstacles infranchissables à l’obtention de visas ou de titres de séjour, n’hésite pas à exposer des Haïtiens à des « traitements inhumains ou dégradants » en infraction à l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme en les expulsant vers un pays dévasté. Elles exigent la cessation immédiate de toute reconduite à la frontière vers Haïti à partir de territoires français, métropolitain et d’outre-mer.


Lettre ouverte adressée au ministre de l’intérieur

Nous apprenons que depuis le 1er juillet plusieurs ressortissants haïtiens ont été expulsés depuis le centre de rétention des Abymes en Guadeloupe vers Haïti (au moins huit entre le 1er et le 8 juillet), malgré une intervention de la Cimade auprès du préfet de Guadeloupe et de votre ministère.

Les signataires d'un premier communiqué de presse ci-joint s’alarmaient le 8 juillet de ces expulsions malgré le moratoire en vigueur sur les reconduites vers Haïti (http://www.migrantsoutremer.org/La-France-expulse-des-Haitiens).
En effet, le lendemain du séisme du 12 janvier 2010 qui a fait plus de 250 000 morts, 300 000 blessés et plus de 1,3 millions de sans-abris et que le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a qualifié de « la catastrophe la pire que le peuple haïtien ait eu à vivre jusqu’ici », le gouvernement français annonçait la suspension immédiate de « toutes procédures de reconduite dans leur pays d’origine des ressortissants haïtiens en situation irrégulière sur le territoire national » [1].

La situation humanitaire en Haïti reste et demeure aujourd’hui très préoccupante : 680 000 personnes vivent toujours sous des tentes, réparties dans les 1000 camps de Port-au-Prince et d’autres zones affectées par le séisme. L’épidémie de choléra sévit toujours, ayant déjà fait plus de 5 600 victimes selon le rapport du 3 juillet du Ministère haïtien de la Santé Publique et de la Population. Le 5 juillet dernier, la directrice de la promotion de la santé de ce même ministère a encore informé d’une alerte-choléra pour les départements du Nord et du Sud. Enfin, plusieurs associations haïtiennes de défense des droits comme la Commission Justice et Paix rapportent une montée de l’insécurité dans les zones urbaines ces dernières semaines. Dans ce contexte, toute reconduite à la frontière expose les personnes à des conditions de vie extrêmement précaires, instables et pouvant porter atteintes à leur sécurité.

Cette situation est reconnue dans un communiqué, en date du 9 juin 2011, du Haut-Commissaire pour les Réfugiés de la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme qui exhortent « les gouvernements à renouveler, pour des raisons humanitaires, les autorisations de résidence et autres mécanismes qui ont permis aux Haïtiens de rester en dehors de leur pays. Cet appel inclut les Haïtiens évacués à la suite du tremblement de terre, ceux bloqués à l’extérieur au moment du séisme ainsi que les membres de leurs familles proches en respect du principe de la réunification familiale ».

Nos associations constatent que la France, après avoir mis des obstacles infranchissables à l’obtention de visas ou de titres de séjour, n’hésite pas à exposer des Haïtiens à des « traitements inhumains ou dégradants » en infraction à l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme en les expulsant vers un pays dévasté.

Elles exigent la cessation immédiate de toute reconduite à la frontière vers Haïti à partir de territoires français, métropolitain et d’outre-mer.

Veuillez agréer, monsieur le Ministre, l’expression de toute notre considération.

Signataires :

Collectif Haïti de France
Plateforme des Associations Franco-Haïtiennes
Centre Anacaona de Défense des Droits Humains et des Libertés des Haïtiens - Paris France

Collectif migrants outre-mer (MOM)
ADDE : avocats pour la défense des droits des étrangers/AIDES/ CCFD : Comité catholique contre la faim et pour le développement/ Cimade : service œcuménique d’entraide/ Collectif Haïti de France/ Comede : comité médical pour les exilés/ Gisti : groupe d’information et de soutien des immigrés/ Elena : les avocats pour le droit d’asile/ Ligue des droits de l’homme/ Médecins du monde/ Mrap : mouvement français contre le racisme et pour l’amitié entre les peuple/ Secours Catholique/ Caritas France

En Guadeloupe et en Guyane
LDH de Basse-Terre (Guadeloupe)
Fédération d'Associations Franco-Haïtiennes de Guadeloupe (Guadeloupe)
Coordination Tèt Kole (Guadeloupe)
Soutiens sans frontière (Guyane)
AIDE-Radio Mozaïque (Guyane)

vendredi 24 juin 2011

Une Semaine en HAÏTI

N°1015 - 23 juin 2011

  • Premier revers politique pour la nouvelle présidence
  • Initiatives pour convertir les fêtes patronales en opportunités économiques
  • Diverses innovations, dont un fonds spécial, à l?occasion de la XVII e édition de ?Livres en folie?
  • Un bibliobus au service des quartiers précaires et des écoles communales à Port-au-Prince


>> Premier revers politique pour la nouvelle présidence

La nouvelle présidence vient d?essuyer son premier grand revers politique avec le rejet, par les députés, du choix de Daniel Gérard Rouzier comme premier ministre.
Avec 49 voix contre, 19 pour et 3 abstentions, les nouveaux députés n?ont pas accepté, dans l?après-midi du 21 juin, le choix porté par Michel Joseph Martelly sur la personne de l?homme d?affaires et économiste Rouzier.
Depuis la promulgation de la constitution du 29 mars 1987, c?est la première fois qu?un président nouvellement élu ne parvient pas à dégager une majorité pour faire ratifier son premier ministre désigné.
Plus d?un mois après l?investiture du président du 20 mars 2011, Haïti est dirigée par un Exécutif liquidant ?les affaires courantes?, lequel ne dispose pas de légitimité suffisante pour prendre des engagements nationaux sur le long terme.
Malgré une apparence de ?fougue volontaire? pour de possibles changements dans la gestion des affaires publiques, Michel Martelly n?a pas voulu négocier avec les parlementaires les conditions objectives d?obtention d?une majorité suffisante à l?accréditation d?un nouveau premier ministre.
Avec ou sans poste, Daniel Rouzier continuera à servir Haïti, déclare le Président Martelly après le rejet de son choix, affirmant croire en l?intégrité de l?homme d?affaires débouté par les députés.
Pour sa part, Daniel Rouzier avance que la décision des députés se révèle plutôt ?politique? que ?technique?, les pièces fournies pour appuyer sa candidature au poste de futur chef de gouvernement ayant été ?conformes? et ?correctes?, conformément à la Constitution de 1987.
Toujours est-il que les raisons fondamentales, expliquant le rejet du choix fait par le Président, ne sont pas très claires.
En tout état de cause, il devra désigner une nouvelle personnalité appelée à remplacer le premier ministre sortant, Joseph Jean-Max Bellerive, de l?ancienne administration de René Préval. Il devra, alors, faire preuve de maturité politique pour conduire des tractations susceptibles de lui favoriser l?acquisition d?une majorité fonctionnelle au parlement, dominé par des élus acquis à la plate-forme politique ?Inite? (Unité) mise en place par l?ancien président Préval.

>> Initiatives pour convertir les fêtes patronales du Nord en sources d?opportunités économiques


Traditionnellement, tout au cours de l?année, les fêtes patronales encore appelées ?fêtes champêtres? drainent plusieurs milliers de personnes de divers coins du territoire national et de la diaspora.
En plus d?habits typiques, de profession de foi, les pèlerins cherchent très souvent à se ressourcer en profitant de divers attraits culturels et touristiques du terroir.
Transformer ces manifestations culturelles, dans la région Nord d?Haïti, en une source d?opportunités économiques; tel est l?objectif que se fixent, cette année 2011, différents organismes et associations.
Le Centre de promotion d?action citoyenne (CEPAC), la direction régionale Nord du ministère du tourisme, le ministère de la culture et de la communication (MCC) ainsi que d?autres partenaires locaux décident de standardiser les fêtes patronales dans certaines communes du Nord.
St Jacques Majeur en Plaine du Nord (24 juillet), Ste Anne à Limonade (26 juillet), Notre-Dame au Cap-Haïtien (15 août), sont, entre autres, les fêtes patronales retenues par le CEPAC et ses partenaires.
Chaque année, les communes possédant un rayonnement culturel important, reçoivent plusieurs milliers de pèlerins et visiteurs, qui viennent se ressourcer spirituellement, se divertir, visiter les lieux sacrés et assister aux prestations des orchestres. C?est le cas, par exemple, de la commune de la Plaine du Nord, de Limonade, du Trou du Nord.
Ces activités spirituelles et festives s?étendent généralement du mois de juin au mois de septembre.
Dans l?objectif de sensibiliser les collectivités territoriales sur l?importance d?une organisation ordonnée et efficace des fêtes patronales et de mobiliser les entrepreneurs locaux sur la nécessité d?investir ces grands marchés de consommation, les organisateurs entendent offrir un riche éventail d?événements culturels.
Des foires artisanales, gastronomiques, agricoles, des circuits de visites guidées figurent au programme. Des points de distribution d?eau chlorée, ainsi que des sanitaires portatifs, et des kiosques uniformisés seront disponibles.
Les fêtes patronales sont par ailleurs des occasions pour l?utilisation massive de produits divers tels que les boissons, bougies, tee-shirts, foulards, tissus de couleurs, savons, eau de Cologne, articles religieux et produits artisanaux (nattes, cordes, chaises en paille, récipients en calebasse, tambours).
Diverses innovations, dont un fonds spécial, à l?occasion de la XVII e édition de ?Livres en folie?


Le lancement d?un fonds baptisé ? Fonds livres en folie??et la remise de plaques d?honneur à certaines bibliothèques locales qui bénéficieront également d?un fonds documentaire figurent parmi les innovations apportées dans l?organisation de la manifestation culturelle ?Livres en folie?.
Initiée en 1994 par le journal Le Nouvelliste et la Unibank (Institution bancaire haïtienne), la manifestation culturelle, qui attire des milliers de jeunes tous les ans, atteint ce 23 juin 2011 sa XVII e édition. Elle entend faire la promotion du livre haïtien tout en rendant hommage aux auteurs.
Pour l?édition 2011, 134 auteurs en signature et 9 maisons d?édition se sont donné rendez-vous pour l?exposition, qui propose 1 419 titres.
« Tout est fin prêt pour la tenue de Livres en Folie. Tout le monde est invité, sauf la pluie », a indiqué Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste « Pour la première édition, nous avions 400 livres disponibles et 4 écrivains en signature » a t-il ajouté.
L?écrivaine haïtienne Edwidge Danticat (résidant aux Etats-Unis ), qui signera 5 titres différents, est l?invitée d?honneur de cette édition 2011. Elle succède à Dany Laférrière, qui signait en 2010 : « Tout bouge autour de moi », lequel représente un témoignage autour du séisme du 12 janvier 2010.
Dix-sept années après, les organisateurs se disent satisfaits et parlent de succès continu de ?Livres en Folie?, qui devint « le plus grand évènement littéraire et culturel d?Haïti », affirme Frantz Duval.

>> Un bibliobus au service des quartiers précaires et des écoles communales à Port-au-Prince

Les autorités municipales de Port-au-Prince ont reçu un bibliobus dans le cadre d?une coopération entre la mairie de la capitale haïtienne et la communauté de la Rochelle (France), lors d?une cérémonie le 16 juin 2011.
Ce geste vise à apporter la lecture aux portes des enfants et des citoyens de la ville, indique le maire principal de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason.
Les élèves de 4 000 écoles communales ainsi que les enfants de quartiers précaires bénéficieront de l?initiative, ajoute-t-il, appelant à la démocratisation de la lecture dans le pays.
Port-au-Prince est en route vers une « école juste et démocratique », croit Muscadin Jason, qui, en même temps, plaide en faveur « d?une ville en santé par la lecture ».
Cette action rentre dans le cadre d?un projet de créer des bibliothèques, conçu par la municipalité avant le séisme, rappelle, de son côté, Fresnel Louis, directeur de communication à la mairie de Port-au-Prince.
Le bus aménagé en bibliothèque, arbore des dessins représentant des symboles d?Haïti, à l?image du Marché en fer (à l?ouest de la capitale) et du Nègre Marron (monument établi sur la place publique du Champ de Mars, à proximité du palais présidentiel). Les tours de la ville de la Rochelle y sont également représentées.
Les dessins sont l??uvre de Vladimir Pascal, artiste haïtien, et de deux français, dont Julien Frenzel.

mercredi 8 juin 2011

Info Haiti Plus

Le bilan des inondations qui frappent Haïti est passé à 23 morts. Des sans-abri du séisme ont été évacués

08 juin 2011 09:37

lundi 30 mai 2011

Rencontre des parents pour la fête des mères


A l'occasion de la fête des mères, Haiti plus a réuni tous les parents pour leur souhaiter une bonne fête et aussi leur féliciter pour leur courage et leur force de caractère.

mercredi 18 mai 2011

FÊTE DU DRAPEAU HAÏTIEN


Le drapeau d'Haïti est rouge et bleu organisé en deux bandes horizontales. Créé en 1803, il a été adopté dès 1820 et officialisé en 1843.

Il avait été remplacé par un drapeau rouge et noir sous la dictature des Duvalier de 1964 à 1986. Dix jour après le renversement de Jean-Claude Duvalier (février 1986), il a été réhabilité officiellement et confirmé par la constitution de 1987.

Les armoiries de la République sont : Le palmiste surmonté du bonnet de la liberté et, ombrageant de ses palmes, un trophée d'armes avec comme légende: « L'Union fait la Force ».

Au cours d'un combat qui eut lieu en Plaine du Cul-de-Sac, entre une troupe française et la treizième demi-brigade coloniale, celle-ci perdit son drapeau qui était le tricolore bleu, blanc et rouge de la France. Les Français après s'en être emparés firent ressortir dans un texte imprimé qu'il n'était pas vrai que les indigènes eussent l'idée de l'indépendance puisqu'ils avaient conservé l'emblème de la nation française.

Alexandre Pétion qui commandait cette troisième brigade fit aussitôt, de son côté, rapport de cette interprétation à son chef, le général Dessalines, et celui-ci saisit cette occasion pour donner à ses troupes un nouveau signe de ralliement.

On était en février 1803 et le général en chef des indigènes tenait son Quartier général à la Petite-Rivière-de-l'Artibonite. Le geste suivant promptement l'idée, il arrachait du tricolore français la couleur blanche et rapprocha le rouge du bleu: le bicolore (bleu et rouge) qui serait désormais le Drapeau des Indépendantistes était créé.(...) il réunit les principaux chefs des corps d'armée en un congrès qui eut lieu au Bourg de l'Arcahaie le 18 mai 1803. Tous les généraux ayant approuvé la décision du Général en Chef, ce dernier se rendit sur la Place d'Armes du bourg et présenta solennellement aux régiments formés en carré le nouvel emblème.

Le haut commandement français n'apprit cet événement que par l'Amiral Latouche Tréville qui, naviguant entre Port-au-Prince et l'Arcahaie, avait capturé, le lendemain 19 mai, une barge indigène portant un drapeau bleu et rouge. L'amiral français en fit immédiatement rapport en faisant remarquer qu sur le drapeau indigène étaient écrits les mots: «Liberté ou la Mort».

Après la mort de Dessalines, le 17 octobre 1806, le général Pétion, chef de l'Ouest et du Sud du Pays, modifia le drapeau en plaçant horizontalement le bleu et le rouge. Dans le même temps, le général Henry Christophe (1811-1820) qui gouvernait le Nord, le Nord-Ouest (en partie) et l'Artibonite adoptait le drapeau noir et rouge.

À la mort de Christophe, le général Jean-Pierre Boyer qui avait succédé en 1818 à Alexandre Pétion réunit, sous le signe du drapeau bleu et rouge, le Nord au reste du Pays.

Quand aux armes de la République, bien qu'adoptées par le Président Pétion, elles ne commencèrent à figurer sur le drapeau haïtien qu'après le vote de la Constitution de 1843 qui prescrivit en son article 192: " Les couleurs nationales sont le bleu et le rouge placés horizontalement. Les armes de la République sont le palmiste surmonté du bonnet de la liberté et orné d'un trophée d'armes avec la légende « L'Union Fait la Force » ".