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mardi 18 novembre 2014

211e anniversaire de la Bataille de Vertières






Aucune cérémonie officielle n’est prévue à Vertières (Cap-haïtien/Nord) à l’occasion du 211e anniversaire de la dernière grande bataille gagnée en 1803 par les esclaves face à l’armée coloniale française, ce qui a conduit à l’indépendance d’Haiti en 1804, apprend AlterPresse de source officielle.
« Il n’y aura pas de cérémonie à Vertières », indique le porte parole de la présidence Lucien Jura à l’agence en ligne AlterPresse.
Une offrande florale est prévue au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah) aux environs de dix heures locales, précise t-il.
La Bataille de Vertières, déroulée le 18 novembre 1803, s’est soldée par la victoire éclatante de l’armée indigène composée essentiellement d’anciens esclaves sur l’armée de Napoléon qui voulait rétablir l’esclavage sur l’île.
Cette victoire a débouché sur l’indépendance d’Haïti proclamée aux Gonaïves (Nord) le 1erjanvier 1804.
Pour marquer cet anniversaire, le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) appelle à une nouvelle manifestation antigouvernementale dans les rues de la capitale.
La manifestation vise à réclamer la libération de « prisonniers politiques », le départ du pouvoir actuel et l’organisation d’élections générales anticipées.
Des élections législatives et municipales sont en retard depuis 2011.
Le parcours de la manifestation a été notifié le 12 novembre à la Police nationale d’Haïti, indique l’avocat Newton Saint Juste.

vendredi 13 juin 2014

Célébration de la journée mondiale contre le travail des enfants

La Journée mondiale contre le travail des enfants a été célébrée le 12 juin dans les locaux de Viva Rio à Portail St-Joseph. 
En présence notamment du représentant de l’Unicef en Haïti, de celui de l’OIM, de l’officier en charge du Bureau international du travail (BIT), de la directrice de l’Institut du Bien-être social (IBES) et d'une centaine d’enfants et écoliers. Ils ont célébré cette journée en toute beauté, ce qui marque entre-temps la fin de la semaine de l’enfant en Haïti. « Le travail des enfants est un fléau qui paralyse le développement du pays », a argué la directrice de l’Institut du bien-être social (IBES), Arielle Jeanty Villedrouin, dans son discours.

D’après madame Villedrouin combattre ce fléau n'est pas l'unique responsabilité de l'état; (( c'est un travail social )). Elle dit souhaiter que les efforts de l'administration Marthelly /Lamothe soit suivi de ministère en ministère pour Haiti reste toujours l'équipe qui marque des buts pour la protection des enfants. Au-delà de ces activités; elle dit espérer que des lois; des politiques; des plans et des programmes seront centrés sur des enfants. Par ailleurs; elle exhorte les parents a bien réfléchir avant de penser à concevoir un enfant qui; selon elle; n'est pas une petite obligation.   

De son coté; le représentant de l'UNICEF en Haiti; Edouard Beigbeder ; renouvelle l'engagement de L’UNICEF dans le combat contre la maltraitance des enfants. L’UNICEF soutient l'étude du MAST contre la domesticité et aussi travaille pour l'adoption de la loi cadre de liberté ainsi que du code de  protection de l'enfant. Il en a profité pour féliciter les parlementaires qui sont beaucoup engagés dans la lutte des enfants en situation d'exploitation par le biais de l'adoption de la loi sur le traité des personnes.Ce dernier dit croire qu'un travail majeur reste à faire pour appliquer cette loi.

L'officier en charge du bureau international du travail ;Sylvie Dupuis explique que l'OIT; à travers son programme international pour l'élimination du travail des enfants; soutient la mise en place de réforme législative et politique en Haiti visant à étendre la protection sociale de l'enfant. Elle a aussi applaudit l'initiative du MAST de rédiger une liste de pires formes de travail de l'enfant en Haiti. 

Pour divertir les enfants ;le BIT et ses partenaires veulent diffuser durant toute la durée du coupe du monde des matchs sur grand écran. Par ailleurs; tous les enfants présents à l’occasion de cette célébration détiennent un calendrier et un drapeau en main. 

Cayes, l’épidémie de chikungunya fait des ravages


Nombreux sont les cas des personnes infectées par l’épidémie de chikungunya à travers les 18 communes du département du Sud.
 Dans la ville des Cayes plus particulièrement, presque toutes les familles, quel que soit leur rang social, enregistrent au moins un cas de chikungunya.
 La situation devient de plus en plus inquiétante. Aux Côteaux précisément, certaines personnes qui ont eu la maladie sont atteintes de la typhoïde.
 Cela crée un doute au niveau de la population. Il reste à savoir s’il y a une certaine liaison entre ces deux pathologies. 
Dans plusieurs quartiers populaires de la ville des Cayes, des personnes interrogées par Le Nouvelliste rejettent, elles, la question de l'eades  comme étant le vecteur de la fièvre du virus chikungunya. Selon ces personnes; l'état est hors jeu.
Soulignons que le ministère de la santé publique; par le truchement de la direction départementale  du dit ministère entreprend une campagne de recensement afin de déterminer le nombre de famille touchées par l’épidémie.
On entreprend aussi des séances de fumigation à travers la ville des Cayes en vue de chasser les moustiques.
Selon certaines personnes cette démarche n'est pas la solution idéale.

vendredi 6 juin 2014

70 ans après : les 12 mystères du Débarquement

L'opération Overlord recèle encore des zones d'ombre, des épisodes mal connus ou volontairement occultés. Voici les derniers secrets du jour le plus long.

Des soldats américains sur une plage de Normandie, le 6 juin 1944. (AP Photo)
On croit tout savoir de l'opération Overlord, l'une des batailles les plus célèbres de l'histoire. Chacun se souvient de ces jeunes soldats jetés sur les plages de Normandie par une matinée grise et venteuse sous le feu meurtrier des bunkers allemands. Chacun vénère leur héroïsme et leur sacrifice, longuement célébrés par le cinéma. Pourtant, soixante-dix ans après, cette croisade de la liberté recèle encore des mystères, des zones d'ombre, des épisodes ignorés, mal connus ou volontairement occultés.
Contrairement à ce qu'on pense souvent et malgré l'énormité des moyens déployés - 5.000 navires, 10.000 avions, quelque 155.000 hommes -, l'assaut du 6 juin 1944 fut à deux doigts d'échouer. Dans les semaines qui suivirent le jour J, la bataille de Normandie fut l'une des plus dures de la guerre, et les Alliés rencontrèrent des difficultés qu'ils avaient largement sous-estimées. C'est le hasard de la météorologie qui a le mieux servi les assaillants le 6 juin. C'est l'initiative de quelques hommes qui a sauvé la situation au moment crucial. C'est l'opération de désinformation la plus importante du siècle, menée par un groupe d'espions baroques, qui a permis la victoire finale.
Les soldats américains débarquent en Normandie, le 6 juin 1944. (AFP)
Nourrie par les commémorations officielles, la légende a transfiguré la réalité du combat pour en donner une image à la fois héroïque et édulcorée. En fait, les défaillances furent fréquentes, la violence mise en œuvre effrayante, et les exactions commises envers les civils nombreuses, à commencer par des bombardements massifs à l'utilité contestée. En s'appuyant sur le travail des meilleurs historiens, notamment Olivier Wieviorka et Antony Beevor ("D-Day et la bataille de Normandie", Calmann-Lévy), qui ont brisé les tabous et mis au jour les réalités cachées, "l'Obs" vous livre les derniers secrets du jour le plus long.

1. La bataille des glaces

L'opération Overlord a peut-être commencé trois années avant le 6 juin, dans les solitudes gelées du Spitzberg, de l'Islande et du Groenland. Dans ces contrées de neige et de froid, des commandos britanniques et américains ont été débarqués discrètement pour une guerre dans la guerre : celle de la météo. Il s'agissait de prendre d'assaut les stations d'observation établies par les Allemands à partir de 1940 dans l'Atlantique Nord, ce que ces soldats venus dans le froid réussirent sans coup férir.
L'enjeu semblait mineur. Il était décisif. Grâce à ce réseau de stations conquis par les armes, loin à l'ouest de l'Europe, les Alliés disposèrent en 1944 d'informations interdites aux météorologistes allemands. C'est ainsi que James Martin Stagg, conseiller de l'état-major allié, put fournir à Dwight Eisenhower, commandant suprême du corps expéditionnaire, des prévisions exclusives qui lui donnèrent un avantage stratégique.
Le 4 juin, Stagg fut l'oiseau de mauvais augure. Une tempête se préparait dans l'Atlantique, qui rendrait dangereuse la navigation des péniches de débarquement, disperserait les parachutistes et provoquerait le naufrage des chars amphibies prévus pour l'assaut. La mort dans l'âme, Eisenhower dut reporter l'opération Overlord, alors même que plus de 150 000 soldats s'étaient mis en route pour le combat suprême.
Ce contretemps fut une bénédiction pour les Alliés. Privés des précieuses stations, les Allemands ne virent pas que la tempête se calmerait pour trente-six heures à partir du 6 juin. Pour eux, le mauvais temps continuerait, empêchant tout débarquement pour les quatre ou cinq jours à venir. Commandant en chef des troupes de Normandie, Rommel décida de partir pour l'Allemagne, où il voulait fêter l'anniversaire de sa femme. A Rennes, l'état-major convoqua les principaux officiers de la région pour un exercice de simulation. Au jour J, le commandement allemand était absent.
Au même moment, Stagg, fort des bulletins envoyés des stations nordiques, pouvait annoncer à Eisenhower que le vent s'apaiserait pour un jour et demi le long des côtes normandes, avant de souffler de nouveau en tempête. Cette pause dans la dépression venue de l'Atlantique rendait possible l'opération prévue. Eisenhower écouta Stagg, le regarda droit dans les yeux, garda le silence trente secondes, puis, devant son état-major interdit, laissa tomber son verdict : "Let's go."

2. Le héros inconnu

Il fut un des hommes clés de l'opération. Pourtant, parce qu'il était homosexuel, il fallut attendre plus de soixante ans pour qu'on lui rende justice.
Alan Turing était sans doute le mathématicien le plus doué de sa génération. Chercheur à Cambridge, c'était un jeune homme excentrique qui était saisi par des obsessions infantiles. Il avait par exemple vu quarante fois "Blanche-Neige et les sept nains", dont il connaissait chaque plan et chaque réplique par coeur. En dépit de ses névroses, il s'était rendu célèbre dans les cercles académiques en imaginant le principe d'une machine universelle, qu'on appellerait bien plus tard un ordinateur.
Quand la guerre commença, Turing fut engagé dans une équipe bizarre, composée de mathématiciens, de germanisants, de linguistes, de spécialistes des codes et d'amateurs de mots croisés. Réunie dans des huttes en tôle élevées dans le parc du manoir de Bletchley non loin de Londres, elle avait pour but de décrypter les communications secrètes de la Wehrmacht. Ces messages radio étaient cryptés par un appareil compliqué appelé Enigma, une sorte de machine à écrire à laquelle on avait ajouté trois rouleaux de métal qui tournaient dès qu'on tapait une lettre. Ces trois rotors garantissaient le secret : grâce à la rotation automatique, les lettres n'étaient jamais codées de la même manière, ce qui rendait les messages indéchiffrables par les crypto-analystes.
La machine allemande Enigma cryptait les messages radio. Son code a été découvert par Alan Turing. (DR)
La machine recelait une faille, et c'est là qu'Alan Turing entra en jeu. Les services secrets britanniques avaient réussi à se procurer un exemplaire d'Enigma, ainsi que plusieurs manuels de codage saisis dans des bateaux ou sur des sous-marins coulés par la Navy. Les crypto-analystes détectèrent quelques régularités dans le codage des messages et comprirent qu'en mettant en oeuvre le principe de Turing, et donc en construisant grâce à lui l'un des premiers ordinateurs de l'histoire, capable de tester des milliers de combinaisons en quelques minutes, on pouvait déchiffrer en temps réel des messages qu'on aurait normalement mis des semaines à comprendre.
Dès 1940, les équipes de Bletchley Park furent en mesure de transmettre chaque jour à Churchill le texte en clair des communications allemandes les plus confidentielles. Turing et ses crypto-analystes apportèrent une aide décisive à la victoire dans plusieurs batailles, notamment celle d'ElAlamein et celle de l'Atlantique. Ils firent arrêter tous les espions envoyés en Grande-Bretagne par les nazis. Pendant la préparation d'Overlord, ils surveillèrent jour après jour les efForts de défense déployés par la Wehrmacht. Grâce à eux, enfIn, les Britanniques purent vérifIer la bonne marche de l'opération Fortitude, destinée à tromper Hitler sur le lieu et la date du Débarquement. Turing avait donné à Churchill l'un de ses atouts maîtres.
Son aventure se termina en tragédie. Turing était homosexuel dans une Grande-Bretagne où les relations intimes entre personnes du même sexe étaient réprimées par la loi. La paix revenue, sa maison fut un jour cambriolée, et la police vint enquêter chez lui. Elle constata qu'il avait des relations avec un homme. Il fut arrêté, jugé et condamné à subir un traitement médical à base d'œstrogènes. Cette médication forcée aggrava ses névroses. Martyrisé par le pays qu'il avait contribué à sauver, il devint dépressif. Un jour, il prit une pomme et, comme l'avait fait la sorcière de Blanche-Neige, l'enduisit de poison. Puis il la croqua.
Sa mort passa inaperçue. Il fallut attendre soixante ans pour que la reine consente à le gracier à titre posthume et que le gouvernement britannique, par la voix du Premier ministre Gordon Brown, reconnaisse sa dette envers lui. Aujourd'hui, le prix le plus prestigieux en science de l'informatique s'appelle le prix Turing.

     3. Le mystère du "Daily Telegraph"

Au mois de mai 1944, les services de sécurité britanniques furent pris de panique. Ils venaient de constater que les mots croisés du quotidien conservateur "The Daily Telegraph" avaient donné depuis quelques jours, comme solution à des définitions, les mots de "Omaha", "Overlord", "Neptune" ou "Sword". Autrement dit, les noms de code attribués aux plages normandes ou bien aux opérations destinées à établir une tête de pont en France, toutes choses évidemment ultrasecrètes.
Le nom de code ultrasecret "Overlord" apparaît avant l'opération dans les mots croisés du Daily Telegraph". (DR)
L'auteur des mots croisés, un professeur respectable et connu du public, fut interrogé. Il plaida la coïncidence. Depuis la guerre, des amateurs de statistiques ont calculé que la probabilité de voir apparaître dans ces grilles les quatre ou cinq mots en question par le seul jeu du hasard était inférieure à une chance sur plusieurs millions.
Aujourd'hui encore le mystère reste entier. On suppose que l'auteur des grilles s'était adressé à ses étudiants pour trouver des mots et des définitions nouvelles. Ces étudiants fréquentaient des militaires stationnés en Grande-Bretagne : ils auraient entendu les noms de code au cours de conversations sans savoir ce qu'ils désignaient. Mais c'est une hypothèse...

     4 . Les comanches attaquent à l'aube

Comment se parler par radio quand les Allemands sont à l'écoute ? Pour assurer la sécurité des communications, il fallait surmonter un dilemme. Si les opérateurs radio intégrés aux troupes d'assaut se parlaient en clair, pour orienter l'attaque ou guider l'aviation, par exemple, il suffisait à un Allemand parlant anglais de se mettre sur la même longueur d'onde. Mais s'ils se parlaient en code, les communications s'en trouvaient fortement ralenties : il fallait à chaque fois crypter et décrypter les messages.
A ce problème classique dans les armées, les Américains ont trouvé une solution originale. Sur Utah Beach, treize Indiens comanches enrôlés dans l'US Army et formés à la radio figurèrent parmi les premiers attaquants. C'est l'un d'entre eux qui envoya le premier message, en langue comanche, à son correspondant en mer, qui le traduisit immédiatement pour le commandement : "Le Débarquement a réussi mais nous sommes au mauvais endroit."
Sécurité totale : l'armée américaine s'était assurée au préalable que personne en dehors des Etats-Unis ne comprenait la langue comanche. Comme certains termes techniques n'existaient pas dans cette langue, il fallut recourir à des métaphores. "Char d'assaut" fut traduit par "tortue de fer". Pour le mot "Hitler", les Comanches avaient trouvé une locution expressive : "le Blanc fou".

      5. Le débarquement va échouer !

Le 5 juin dans l'après-midi, Dwight Eisenhower écrit ces lignes : "Les forces que nous avons débarquées en Normandie n'ont pas réussi à établir une tête de pont suffisante. J'ai donné l'ordre de les retirer. [ ...] Si des erreurs ou des fautes ont été commises, j'en porte seul la responsabilité." Le commandant en chef du corps expéditionnaire allié n'eut pas à publier cette lettre, écrite en prévision d'un éventuel échec. Mais il avait bien mesuré les risques que comportait l'opération Overlord. Un film comme "le Jour le plus long" donne l'image d'un assaut irrésistible, appuyé sur une machine de guerre américaine invincible. En fait, tout fut infiniment plus dur.
Des soldats dans une barge des garde-côte américains, à l'approche des plages de Normandie, le 6 juin 1944.  (Anonymous/AP/Sipa)
Le mur de l'Atlantique opposait des obstacles redoutables à l'invasion. Il fallait débarquer en une journée quelque 150 000 hommes et leur matériel, sous le feu des mortiers, des canons et des mitrailleuses. Pour y parvenir, il fallait réduire au silence, par des bombardements puis par un assaut de vive force, les batteries et les défenseurs des plages. Il fallait en même temps, par un lâchage massif de parachutistes, sécuriser les abords d'une zone immense, située entre l'Orne et le Cotentin, pour prévenir l'inévitable contre-offensive des blindés allemands.
Sur quatre des cinq plages choisies, Utah, Gold, Juno et Sword, l'attaque fut une réussite. Mais sur la cinquième, Omaha, dans le secteur américain, les Alliés frôlèrent la catastrophe. Ce fut le résultat d'une succession d'erreurs. L'aviation manqua son but, et les bombes lancées contre les bunkers allemands tombèrent dans la campagne. Le bombardement naval rata sa cible, et les obus de marine se perdirent à l'intérieur des terres. Les chars amphibies nécessaires à la destruction des défenses allemandes furent mis à l'eau trop tôt, dans une mer encore secouée par la tempête de la veille. La plupart coulèrent sur le trajet. Si bien que les premières vagues d'assaut, débarquées vers 6h30 du matin, durent affronter avec des armes légères des lignes de défense pratiquement intactes.
Le résultat fut un massacre effrayant, bien reconstitué par Steven Spielberg dans "Il faut sauver le soldat Ryan". Les rares survivants se retrouvèrent cloués au sol pendant des heures, terrorisés et paralysés, au milieu des cadavres et des hurlements des blessés, à court de munitions et privés de commandement, à quelques mètres d'une eau rouge de sang. A midi, le général Bradley qui commandait le secteur américain, faillit donner l'ordre de rembarquement.
Les survivants d'Omaha durent leur salut à quelques individus d'exception, comme le général Norman Cota, qui les rassembla sous le feu et les convainquit par l'exemple d'avancer vers l'ennemi. A force d'héroïsme individuel, la plage fut conquise dans l'après-midi. Mais ce fut au prix de 1 500 morts et 2 000 blessés chez les assaillants. Sans Cota et les autres, les Allemands auraient pu revenir en force sur le rivage et couper en deux le corps expéditionnaire, compromettant toute l'opération...

     6. Stalingrad dans le bocage

La bataille de Normandie, qui suivit l'assaut des plages, fut bien plus cruelle que prévu. Les Alliés échouèrent à prendre Caen et son aéroport le premier jour. Il fallut attendre un mois pour s'emparer de la ville après deux opérations sanglantes, et ratées pour l'essentiel, Goodwood et Epsom.
Plus à l'ouest, la difficulté de la guerre dans le bocage avait été sous-estimée. Les Allemands possédaient des armes plus perfectionnées que celles des Alliés, notamment les canons de 88 millimètres et les chars Tigre, plus puissants que les Sherman américains. Ils se battaient avec acharnement, protégés par des haies innombrables et épaisses, embusqués dans les clochers et les fermes face à une infanterie qui devait avancer à découvert. On a calculé que la concentration des divisions blindées et les pertes en hommes furent comparables à celles qu'on rencontrait sur le front de l'Est.
C'est seulement au mois d'août, grâce à leur supériorité aérienne écrasante et à l'arrivée de renforts massifs que les divisions américaines du général Patton purent percer le front vers l'ouest et déborder les défenses allemandes.

     7. La Wehrmacht contre Hitler

C'est l'un des aspects souvent méconnus de la bataille de Normandie : pendant qu'ils se battaient contre les Alliés, de nombreux officiers allemands complotaient aussi contre Hitler. Hans Speidel, par exemple, chef d'état-major de Rommel, était l'un des principaux conjurés. Ces généraux et colonels avaient des itinéraires variés. Certains, plutôt rares, étaient opposants au nazisme depuis toujours ; d'autres, plus nombreux, n'avaient jamais été gênés par la nature du régime, jusqu'au moment où la Wehrmacht subit de graves revers en Russie.
Après Stalingrad, une partie du commandement estima que Hitler menait l'Allemagne à la catastrophe et qu'il fallait s'en débarrasser. Effrayés à l'idée de voir l'Armée rouge occuper leur pays, ils voulaient renverser le régime et conclure une paix séparée avec les Alliés. Ils comptaient se tourner ensuite contre les armées de Staline avec l'approbation sinon la participation des Anglo-Saxons.
La conspiration atteignit son paroxysme le 20 juillet 1944, quand le colonel Claus von Staufenberg, convié à une réunion d'état-major, réussit à poser une bombe dissimulée dans une serviette de cuir à quelques mètres du Führer. Comme on sait, l'explosion épargna Hitler et le complot fut ensuite réprimé avec une cruauté inouïe. Plusieurs officiers généraux combattant en Normandie furent arrêtés ou contraints de se suicider. Le complot, toutefois, n'eut guère d'influence sur la bataille : les conjurés estimaient qu'il fallait de toute manière se battre le mieux possible pour inciter les Alliés à traiter.

     8. La sale guerre

La violence des combats provoqua l'apparition d'atrocités dont les Alliés n'avaient pas l'idée en débarquant. Des parachutistes pendus dans les arbres furent émasculés. Plusieurs fois, les SS exécutèrent leurs prisonniers. Ils fusillèrent nombre de résistants, tout en épargnant relativement la population civile pour éviter d'avoir à combattre une insurrection en plus des forces alliées. Sur les plages, des prisonniers allemands furent exécutés, d'autres furent contraints de pénétrer en tête sur les champs de mines pour ouvrir la voie.
Les Allemands laissaient derrière eux toutes sortes de pièges destinés à tuer ou à mutiler leurs adversaires - cadavres cachant des explosifs, mines antipersonnel qui explosaient à la hauteur de l'entrejambe, bombes dissimulées dans les maisons ou dans le matériel abandonné. En représailles, les soldats alliés ne ménageaient pas leurs ennemis, usant de lance-fammes pour les débusquer ou bien disséminant des tireurs d'élite munis de fusils à lunette dans la campagne. Les chasseurs-bombardiers étaient omniprésents et s'attaquaient systématiquement aux véhicules isolés.
Plusieurs généraux furent tués ou blessés par ces attaques aériennes ciblées. Au total, la bataille de Normandie fit quelque 30 000 morts chez les Alliés et autant chez les Allemands.

     9. La mort dans la tête

Beaucoup d'hommes ne purent pas supporter la dureté de la bataille. Olivier Wieviorka a décrit le calvaire moral enduré par les combattants. Les jours étaient longs, les combats sans fin, le sommeil rare. Les abris étaient précaires, les rations froides, l'habillement insuffisant. Les pluies de l'été 1944 furent les plus fortes du siècle. La couverture aérienne fut intermittente, et les trous où l'on se terrait pour la nuit étaient souvent inondés. L'abondance des haies et des chemins creux renforçait le sentiment de vulnérabilité. Les embuscades étaient fréquentes et meurtrières. Faute d'effectifs, les unités étaient rarement relevées, et beaucoup de soldats débarqués au début de juin combattirent sans trêve jusqu'au mois d'août.
Des soldats américains aident leurs camarades épuisés pendant le débarquement à Utah Beach, le 6 juin 1944.  (AFP)
Ces conditions terribles mirent à l'épreuve les nerfs des fantassins. Les désertions et les mutilations volontaires furent nombreuses. Plusieurs milliers de soldats furent victimes de troubles psychiatriques qui les empêchèrent de continuer la guerre. Un tiers des blessés environ n'étaient pas touchés physiquement, mais atteints de psychonévrose ou d'épuisement au combat. Le commandement allié dut admettre la réalité de ces maladies traumatiques et hospitaliser ceux qui craquaient. Les mêmes phénomènes frappèrent évidemment les combattants allemands. Mais la Wehrmacht ne reconnaissait pas ces troubles mentaux. Ceux qui craquaient étaient fusillés.

     10. La bataille du sexe

Universitaire américaine, Mary Louise Roberts vient de lever le voile sur un aspect jusqu'ici occulté de la bataille de Normandie : l'attitude d'une partie du corps expéditionnaire américain envers les femmes françaises. Certes, dans leur immense majorité, les GI traitèrent avec respect les populations qu'ils étaient venus libérer. Mais une minorité d'entre eux crurent trop aux préjugés en cours aux Etats-Unis sur la France et les Français.
Pour la presse, pour une partie du commandement, la France était le pays de la bonne vie et du sexe libre. La prostitution était légale et, plus généralement, les femmes françaises avaient la réputation injustifiée de céder facilement aux avances des vainqueurs. Nombre de liaisons entre soldats et jeunes Françaises ne prêtaient à aucune critique. Mais les agressions sexuelles furent fréquentes et les plaintes des autorités civiles françaises nombreuses. Dans les cas extrêmes, 152 fois, il fallut répondre à des accusations de viol formulées par des Françaises à l'encontre de soldats américains. Plusieurs dizaines de GI condamnés par la justice militaire furent pendus.
Ces affaires reflétaient aussi l'une des particularités du corps expéditionnaire : la ségrégation dont étaient victimes les Noirs dans l'armée américaine. La grande majorité des condamnations pour viol frappèrent des soldats afro-américains, alors qu'ils représentaient à peine 10% des effectifs. Pour le commandement, cette surreprésentation confortait un préjugé : les Noirs avaient une sexualité exubérante qui les conduisait au crime.
Mais Mary Louise Roberts montre aussi que les tribunaux militaires américains avaient une fâcheuse tendance à sévir surtout contre les soldats noirs et à traiter avec beaucoup plus de légèreté les mêmes faits quand ils étaient imputés à des soldats blancs. L'analyse des procès révèle que souvent les condamnations des soldats noirs étaient prononcées sans preuves, sur la foi de témoignages contestables. Ainsi, l'armée américaine, qui agissait au nom de valeurs universelles et qui a libéré l'Europe, gardait aussi certaines pratiques dont les Etats-Unis n'allaient se débarrasser que beaucoup plus tard...

     11. Messieurs les Anglais...

Quand les Français se remémorent ces mots : "Ils ont débarqué !", ils pensent évidemment aux GI américains et non aux tommies britanniques. Pendant que défile le générique du "Jour le plus long", produit par un Américain, Darryl Zanuck, on voit en gros plan un casque abandonné sur une plage, qui symbolise la souffrance des soldats. Le casque est américain. Les trois meilleurs films consacrés au D-Day "Au-delà de la gloire" de Samuel Fuller, "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg et "Frères d'armes" de Tom Hanks et Steven Spielberg, mettent en scène des unités américaines. Pourtant ce sont les Britanniques qui auraient mérité la première place dans la légende.
Les troupes britanniques et canadiennes débarquent à Juno Beach, le 6 juin 1944. (Mary Evans/Sipa)
Sur les 155 000 hommes du jour J, la moitié sont britanniques, et d'autres sont canadiens. Sur cinq plages, trois ne sont pas américaines, Gold, Juno et Sword. Si le commandant en chef, Eisenhower, est américain, le chef des troupes à terre, Bernard Montgomery, est anglais. L'assaut des plages confiées aux Britanniques fut mieux préparé et mieux exécuté que celui des plages américaines.
Les opérations avaient été étudiées très à l'avance en Grande-Bretagne sous la direction de lord Mountbatten, membre de la famille royale et chef des opérations combinées. Les ports artificiels qui ont permis d'acheminer des renforts, les "Mulberries", étaient une invention de Winston Churchill. Un officier britannique, le général Hobart, avait mis au point des chars spécialisés qui permettaient d'ouvrir les champs de mines sans pertes ou de cisailler les haies du Bocage normand. La Royal Navy et la Royal Air Force prirent une part décisive à l'assaut.
Enfin, l'opération Fortitude, qui a trompé les Allemands de manière magistrale, a été conçue et réalisée par l'Intelligence Service et l'état-major britannique. C'est seulement par la suite que l'armée américaine prit l'ascendant sur les troupes britanniques, grâce à la force de l'industrie des Etats-Unis et parce que l'Empire britannique avait épuisé ses ressources en combattant seul contre Hitler pendant plus d'un an.

     12. Et les Français ?

Par masochisme ou par ignorance, on daube fréquemment sur la minceur extrême des effectifs français engagés le 6 juin : les 177 membres du commando Kiefer, certains parachutistes des équipes Jedburgh largués sur la Bretagne, les marins des deux navires présents au large des plages. C'est tout.
La moquerie est injuste. D'abord, les hommes de Kiefer, intégrés dans les troupes d'élite de lord Lovat, férocement entraînés pendant deux ans par leur chef, ont atteint tous leurs objectifs, notamment le casino d'Ouistreham, transformé en bunker par les Allemands et pris au matin du 6 juin. Sur les 177 hommes de Kiefer, 153 furent tués ou blessés pendant la bataille de Normandie.
Le commando Kieffer progresse dans Ouistreham, après les combats du 6 juin 1944. (Jose Nicolas / Jacques Witt / Sipa)
Ensuite, il était convenu que les soldats français, recrutés surtout en Afrique du Nord, combattraient en Italie, avec l'armée qui affrontait les Allemands dans la péninsule. Nombreux, bien entraînés, bien commandés, mélangeant troupes coloniales et combattants musulmans, ces soldats jouèrent un rôle important dans la Libération. Beaucoup se couvrirent de gloire à la bataille du Monte Cassino ou pendant le débarquement de Provence.
La Résistance française, enfin, aida au succès d'Overlord. Sa force militaire était réduite. En revanche, les actions de renseignement et de sabotage effectuées par l'"armée des ombres" furent précieuses. Grâce aux résistants, les Alliés connaissaient en détail les fortifications du mur de l'Atlantique. Aujour J, la coupure des communications et le sabotage des chemins de fer désorganisèrent la riposte allemande. Enfin, l'insurrection, souvent prématurée, lancée dès le 6 juin dans toute la France, gêna l'acheminement des renforts allemands vers les plages normandes. Aux Glières, sur le plateau du Vercors, à Oradour ou à Tulle, maquisards et civils payèrent le prix du sang.

mercredi 21 mai 2014

La finale du « Trophée bicolore haïtien»

Le groupe de recherche; de formation et d actions juridiques(GRAFAJUR)  organise le dimanche 18 mai 2014 la finale du concours baptisé trophée bicolore haïtien qui s est tenu du 6 au 180 mai. Ce concours vise à impliquer les haïtiens dans les affaires du pays; par le biais de la fête du drapeau.
Selon l initiateur de ce concours ; Me Francisco René; cette activité donnera gout; esprit d'union et d appartenance à son pays non seulement aux acteurs de l enlèvement mais aussi aux spectateurs.
 D'après lui cette année dans le cadre du 18 mai 2014; GRAFAJUR a fait choix d'un groupe du secteur du transport en sélectionnant 20 motocyclistes dans 20 communes du département de l'Ouest pour rehausser la fête du drapeau haïtien (Bleu et Rouge) à l'occasion du 211e anniversaire de notre bicolore. 11 autres motocyclismes de la commune de Miragoane chef lieu du département de Nippes; lesquels s ajouteront au nombre symbolique des 200 motocyclistes muni chacun d'un drapeau haïtien (Bleu et Rouge) défileront depuis la place du drapeau au champs de mars; en passant par Bel-air; Delmas 2 route de delmas; Pétion-ville pour atteindre la place Saint-Pierre. A cette dernière place; ils se lanceront dans des exhibitions avec leur moto et leur drapeau explique le  GRAFAJUR.
A en croire M Francisco René; le jury désignera le groupe des 10 motocyclistes le plus performant de la soirée.Le groupe vainqueur recevra " la trophée de l'union'' ainsi qu"une somme de 25 000 gourdes pour le premier; 15 000 gourdes pour le deuxième et 10 000 gourdes pour le troisième et d'autres primes alléchantes.
Selon lui; de nos jours; rares sont les écoles qui procèdent à la montée du drapeau et la dessalinienne est très peu connue des élèves.'' Que devient une société ou l'on perd tout éducation civique et la citoyenneté; et ou l'on accorde peu d importance à son drapeau s'interroge t- il. Le drapeau est l'identité du peuple; il est le symbole d'un peuple appartenant à un pays. Par notre devise; le drapeau nous rappelle le concept qui a fait de nous un peuple et ce concept est notre boussole jusqu'au future...
Me René estime que l'absence du respect pour le drapeau est l'absence de l'esprit patriotique.Face à un tel phénomène; on devient un peuple qui perd son identité; et n'importe qui peut nous faire adopter son idéologie; car nous piétinons notre devise en y accordant peu d'importance.
Par suite de ce constat; GRAFAJUR veut remédier à la situation graduellement et à long terme. Notre institution se lance dans la lutte pour le rehaussement du bicolore haïtien. Chaque année; le 18 mai nous organiserons des activités dans le cadre du rehaussement de notre drapeau en impliquant un secteur de la vie nationale.Ces activités auront pour but de redonner l'esprit patriotique aux haïtiens; et l'amour de leur pays. 


samedi 8 mars 2014

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME

Comme chaque année depuis 1975, le monde entier célèbre la Journée Internationale de la Femme. Même si beaucoup de choses ont été faites, il reste encore de problèmes pour que les femmes puissent prendre la place prépondérante qui leur est due dans la société humaine. Le conservatisme religieux, le manque d’éducation, le machisme, la pauvreté, la violence sont autant de frein à la mise en place effective de la parité dans tous les domaines surtout pour les habitantes des campagnes alors que celles des villes s’émancipent petit à petit.

Cette année, nous célébrons la Journée internationale de la femme en rappelant à quel point il importe d’établir l’égalité des sexes, non seulement pour des raisons d’équité et de respect des droits de l’homme, mais aussi parce que c’est une condition préalable à la réalisation de bien d’autres objectifs.

L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous

« Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. »
Je tiens à dire ceci à toutes les femmes et les petites filles de la planète : le respect des droits de l’homme et l’égalité entre les sexes ne sont pas des idéaux inatteignables. Au contraire, il incombe aux gouvernements, à l’Organisation des Nations Unies et à chaque être humain de s’assurer qu’ils deviennent réalité.
Je m’adresse également aux hommes et aux garçons, à qui je demande d’assumer leurs responsabilités à cet égard. Nous avons tous à gagner à voir les femmes et les filles – qu’elles soient mères, sœurs, amies ou collègues – réaliser tout leur potentiel.
Ensemble, tandis que nous nous efforçons d’éliminer la pauvreté et de parvenir au développement durable, œuvrons donc en faveur de l’égalité des sexes, des droits des femmes et du renforcement du pouvoir d’action de celles-ci, car nous avons tous à gagner à être sur un pied d’égalité.

dimanche 12 janvier 2014

« Oh ! Dilapidateurs » donnez donc une chance à Haïti !





Frustration, désespoir, peine, consternation, crainte, dégoût… Sont entre autres les sentiments qui m’envahissent le cœur en écrivant ce billet. Ces sentiments deviennent presque le pain quotidien de la majorité des Haïtiens notamment les jeunes … C’est révoltant ! Je ne sais plus ce que ce billet représente pour moi. Une lettre, une exhortation, une mise en garde, une sollicitation, bref… il traduit ce qui m’exaspère.
Voilà bien 210 ans que ce pays est indépendant. J’ai bien dit 210 ans. Et le bilan de ces deux siècles et dix ans d’existence pour le peuple est plus que lourd. C’est un fardeau. La dépravation à la fois physique, morale, spirituelle… de ce pays le prouve.
Ma chère Haïti est comme une femme violée, maltraitée, délaissée de ses enfants, pillée, foulée aux pieds. J’en ai marre ! Poser la problématique de cette situation est plus que problématique pour moi. En effet le résultat aujourd’hui n’est-il pas la conséquence d’une mauvaise gestion antérieure du pays ? Qui sont ceux qui contribuent à anéantir ce beau pays ? Comment éradiquer ce mal qui nous détruit ?
C’est avec pitié que j’implore une grâce de la part de ceux qui dévorent ce pays. Les hypocrites qui font semblant de l’aimer et qui l’anéantissent à petit feu. On entend généralement plusieurs discours sur les causes de la misère de ce peuple.
Certains disent que c’est « le diable » qui nous tient enchaînés. D’autres en revanche nous accusent nous-mêmes en tant que peuple. D’autres encore accusent la communauté internationale. Qui sont ceux qui dilapident, anéantissent, dévorent ce pays ? Est-ce si difficile à trouver les réponses ou du moins à dénoncer ceux qui sont les vrais responsables ?
Quant à moi, je vise d’abord les responsables politiques de ce pays. Depuis l’indépendance dans quelle direction nous ont emmenés les politiciens ? N’est-ce pas  aux politiques d’organiser la cité ? Notre Etat est plus que faible. La politique est une affaire de vol, de pillage des caisses de l’Etat afin de garantir la domination d’un petit groupe. Oh dilapidateurs quand donnerez-vous une chance à  ce pays ?
Les élites économiques détiennent 95 % des richesses, que font-elles en matière de création d’emplois, d’investissement ? Préoccupées par le gain, elles ne cherchent pas  le progrès du pays. Oh dilapidateurs vous avez profité des avantages de ce pays, mais bon sang faites quelque chose pour l’aider à sortir de ce cauchemar. Donnez donc une chance à Haïti.
Nous Haïtiens ne nous sommes pas tous coupables ? Chacun de nous peut apporter sa petite pierre à l’amélioration de la vie de notre peuple. Mais que faisons-nous généralement ? Nous accusons les autres et nous ne fichons rien. Il est temps de donner ce que nous avons comme potentialité pour servir ce pays.
La communauté internationale êtes-vous innocente ? Je vous mets aussi sur le banc des accusés même si c’est à un degré moindre. Car à mon avis c’est aux Haïtiens qu’il revient premièrement de prendre le destin de ce pays en main. Même s’il faut tenir compte de la situation géopolitique. Mais elle est aussi coupable cette communauté internationale.J’allais oublier « nos bons amis… » Comme disait l’autre : « Les pays n’ont jamais d’amis ils n’ont que des intérêts ». Vous avez poursuivi vos intérêts économiques et politiques dans ce pays et contribué à enfoncer le clou de la misère dans ses entrailles.
Vos projets ont eu des effets plutôt de courte durée. Bien entendu c’est à vous que vous pensez, tant que ce pays tendra sa main pour réclamer son aumône cela servira votre intérêt. Quand un don est fait des experts sont automatiquement envoyés pour assurer le travail et boom tout l’argent s’en va.
Les ONG (Organisations non gouvernementales), c’est époustouflant d’en parler. Leur nombre dans ce pays est si élevé que si elles avaient de véritables plans pour nous ce pays  se développerait. Mais que font-elles ? Au vu et au su de tous elles ne font que gaspiller de l’argent, les dons reçus. Sauf quelques petits projets sont réalisés. Je ne nie pas le service qu’elles rendent au pays certaines fois. Mais elles ont leur part de responsabilité aussi.
Qu’est-ce qui sera fait à court, moyen et long terme pour ce pays ? Je n’en sais rien, mais malgré tout j’ose croire encore en un lendemain meilleur. Mais il faut que ceux qui dilapident ce pays cessent leur pillage pour laisser au peuple le moyen d’espérer, de croire, de se construire…Haïti veut une chance ! Elle veut revivre…

Blanc Barbara
Présidente de Haiti Plus